À l’heure où le réchauffement climatique est plus que jamais d’actualité, une experte de Greenpeace Espagne décrypte les éventuelles conséquences pour la région méditerranéenne et Barcelone.
Plages réduites, montée des eaux, hausse des températures, voici à quoi pourrait ressembler Barcelone. « Réagir avec plus de fermeté et plus d’engagement » déclarait la maire Ada Colau le 14 août dernier, face à l’accélération du changement climatique et la vague de chaleur qui frappait l’Espagne. Ce même jour, le pays battait son record historique de la température la plus élevée jamais enregistrée : 47,4°C à Montoro, petite ville d’Andalousie. La succession d’incendies rappelle que le réchauffement climatique est une réalité. Elle fait notamment écho au sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié en ce mois d’août.
Ce dernier dresse un tableau alarmant du réchauffement climatique, qui avance encore plus vite que prévu. Selon le rapport, la température de la planète devrait augmenter de 1,5°C en 2030, soit dix ans plus tôt que la précédente estimation. Le document précise quelles seraient les conséquences par zones. Elle comprend des prévisions pour la région méditerranéenne « qui s’appliqueront donc à Barcelone » indique Tatiana Nuño. La responsable de la campagne énergie et réchauffement climatique de Greepeace Espagne a analysé le sujet avec précision.
Parmi les principales conséquences figure la hausse des températures et des vagues de chaleur, « nous aurons des pics extrêmes et des hivers plus chauds ». Cette prévision est déjà une réalité. Les températures moyennes à Barcelone ont augmenté depuis 2016 selon la mairie. Cette dernière s’attend également à plus de nuits tropicales chaque année.
En parallèle, l’eau deviendrait une ressource encore plus précieuse. Et le fonctionnement de la ville de Barcelone serait impactée par le manque d’eau. Elle aura besoin de 18 hm3 d’eau supplémentaires chaque année. Selon la mairie, les précipitations baisseraient de 14% à Barcelone d’ici 2030, dans le cas où les objectifs de l’accord de Paris sont respectés. Le pire scénario prévoit – 26% de pluie.
Les paysages de la ville se transformeront, à travers l’érosion du littoral et l’élévation du niveau de la mer. Un outil de la NASA a permis de calculer les effets du réchauffement climatique à moyen terme, en se basant sur les données du GIEC. Résultat : en 2100, les plages de Barcelone pourraient accuser une hausse de 0,75 mètres. La ville pourrait être la plus affectée d’Espagne, aux côtés de Cádiz. À court terme, 0,31 mètres seraient prévus pour 2030.
Possibilités à moyen terme
Malgré ces conséquences, la responsable chez Greenpeace montre une pointe d’optimisme. « Nous sommes encore à temps de changer. Nous devons travailler à tous les niveaux, que ce soit les entreprises, politiques et individuellement » explique-t-elle. Selon l’experte, Barcelone reste une ville avancée dans les mesures écologiques, même s’il est nécessaire d’aller encore plus loin.
« Il faut vraiment abandonner les véhicules privés au profit des transports en commun pour limiter les gaz à effet de serre » indique Tatiana Nuño. Objectif : optimiser la décarbonisation en atteignant 55% de baisse d’ici les vingt prochaines années. De leur côté, les énergies renouvelables doivent apparaître comme une priorité. La capitale catalane a lancé la sienne en 2018 : Barcelona Energia (BE). 100.000 tonnes de dioxyde de carbone ont été économisés en deux ans à Barcelone.