Tourisme Espagne. Le secteur espère une embellie pour 2021 sans toutefois retrouver les niveaux pré-pandémiques.
60 milliards. C’est le poids financier du tourisme en Espagne. Certes, le secteur est conscient que la balance sera plus légère cet été, mais espère améliorer la saison en comparaison avec l’année antérieure. En 2020, les agences de voyages ont perdu 85% de leurs revenus, les hôtels 75% et la restauration 40% selon les chiffres fournis par l’institut national statistique espagnol (INE). Conséquence directe de la perte de 64 millions de visiteurs : 19 millions de personnes ont visité l’Espagne en 2020 contre 83 millions en 2019.
Tourisme Espagne : une lueur attendue pour juin
Exceltur, le syndicat du tourisme espagnol, espère une levée des nuages à partir du mois de juin. Pour attirer le chaland, conscient que les voyages s’organiseront au dernier moment, le secteur touristique veut renforcer la flexibilité des annulations ou des modifications de dates lors des réservations de vacances. Un enjeu essentiel pour sauver la saison.
Les entreprises du tourisme placent tous leurs espoirs dans la campagne de vaccination. Selon le plan du gouvernement, le fameux seuil d’immunité collective devrait être atteint fin août avec 70% de la population vaccinée. Plus la nation va s’approcher de ce chiffre, plus les pays voisins seront enclins à lever les restrictions de voyage de leurs ressortissants, espère le secteur touristique.
Ainsi, la levée des tests PCR aux frontières permettrait le retour des escapades du week-end ou les séjours de courtes durée. Le maintien du PCR à la frontière France-Espagne cet été serait un coup dur pour le secteur. L’an dernier, les hexagonaux ont sauvé la saison sur la Costa Brava et les stations balnéaires catalanes. Ceci dit, tant que le passeport sanitaire ne sera pas mis en place, il sera difficile d’assister à la disparition des tests aux frontières.
La guerre touristique
Tous les gouvernements vont utiliser l’argument sanitaire pour retenir leurs populations nationales et favoriser ainsi le tourisme intérieur. Le ministre du tourisme du Royaume-Uni a déjà demandé aux Britanniques de planifier leurs vacances dans le pays. L’an dernier, l’Italie était allée jusqu’à verser une prime de 500 euros pour que les Italiens les dépensent dans les hôtels nationaux. En France, après des mois de fermeture, le secteur de la restauration espère être ouvert cet été et va pressuriser le gouvernement pour favoriser le tourisme intérieur. La guerre touristique semble être le nouveau conflit moderne.
Pour survivre , l’hôtellerie, la restauration et les entreprises liées au tourisme en Espagne espèrent la reconduction du chômage partiel qui termine officiellement le 31 mai. Les négociations sont en cours avec le ministère du Travail. En attendant le retour des jours heureux.