L’indépendantisme catalan, qui raflait depuis dix ans la majorité des sièges du parlement grâce au système électoral, n’avait jamais réussi à obtenir plus de 50% des suffrages lors de l’élection parlementaire.
C’était l’un des objectifs des indépendantistes : élargir la base d’électeurs pour obtenir la majorité des voix. ERC à gauche, Junts au centre droit, PdeCAT à droite et la CUP à l’extrême gauche cumulent au terme des élections catalanes un peu plus de 50,8% des suffrages. Le bloc séparatiste n’avait atteint que 47,5% des voix lors des précédents élections de 2017, convoquées peu après le référendum et la déclaration d’indépendance.
Selon les experts, la participation (53,6%), qui est la plus faible depuis le rétablissement de la démocratie, a particulièrement favorisé les indépendantistes, traditionnellement plus mobilisés que leurs opposants. Cette faible participation donne aussi moins de poids à cette réussite. « Si l’on regarde en nombre de voix et non de pourcentage, ERC a perdu 30% de ses votes de 2017, et Junts 40%, il y a donc une perte d’adhésion » indique le sociologue Martin Szulman.
L’indépendantisme catalan restera au pouvoir
Autre bémol au triomphe indépendantiste : la liste arrivée légèrement en tête est celle du socialiste Salvador Illa avec 23% des voix. Une première place qui ne perturbe pas la victoire indépendantiste, possédant la majorité absolue au parlement.
Pere Aragonès, le candidat d’ERC, a annoncé ce soir son intention de demander l’investiture présidentielle devant le parlement et de former son gouvernement