Permettre de changer de sexe dès l’âge de 16 ans ouvre une brèche dans le gouvernement de coalition entre les socialistes et Podemos, la gauche radicale.
« Chacun a le droit à la reconnaissance de son identité de genre librement manifestée, sans avoir besoin de preuve médicale » selon l’avant-projet de loi rédigé par le ministère de l’Égalité sous la houlette de la radicale de gauche Irene Montero.
Le projet supprime l’obligation de subir des tests médicaux ou psychologiques afin que les transsexuels puissent légalement changer de sexe. Actuellement, un rapport psychiatrique et un traitement hormonal de deux ans sont nécessaires.
Un texte explosif qui suscite l’opposition d’une partie des mouvement féministes. Le fait de créer une une loi encadrant les questions de l’identité sexuelle pique au vif une partie de la sphère du droit des femmes. Le parti socialiste, membre majoritaire de la coalition gouvernementale, y voit un problème de sécurité juridique.
Blocage gouvernemental
Les socialistes souhaitent, avant toute présentation de loi en conseil des ministres, des rapports émanant des ministères de la Santé ou de la Justice. « Nous sommes contre les positions qui défendent que les sentiments, les expressions et les manifestations de la volonté de la personne ont automatiquement tous les effets juridiques » affirment des sources ministérielles socialistes.
Lorsque que Podemos et les Socialistes ont signé l’accord de gouvernement, celui-ci prévoyait l’impulsion de deux lois. L’une pour lutter « contre la discrimination à l’encontre des personnes LGTBI » en interdisant les thérapies d’inversion. La seconde loi prévue dans le cadre de la coalition offre un caractère très générique: « Une loi transsexuelle qui travaille efficacement pour éradiquer toutes les formes de discrimination contre les personnes trans dans tous les domaines. »
La ministre Irene Montero souhaite que sa loi soit approuvée en Conseil des ministres dans la première quinzaine de février et ensuite passe devant le parlement. Les socialistes freinent. Un nouveau caillou dans la chaussure du gouvernement espagnol.