Le festival de cinéma francophone Ohlalà! se tiendra du 1er au 8 octobre à Barcelone, après avoir été annulé à quelques jours du confinement. Rencontre avec Ana-Belén Fernández et Mélody Brechet-Gleizes, les fondatrices et organisatrices.
Photo: Anne San Cristobal
Le festival sera le premier évènement francophone depuis le confinement, comment va-t-il se dérouler ?
Ana-Belén Fernández : Cette édition aura un format exceptionnel compte tenu de la situation actuelle, avec des mini-évènements. L’Institut francais compte aussi sur Ohlalà! pour lancer officiellement la saison culturelle. Une séance en présentiel se tiendra par jour, dont une à la Filmoteca de Catalunya, et une partie sera online sur la plateforme VOD Filmin.es, toujours en adéquation avec la ligne éditoriale du festival. Nous souhaitons toucher le plus de monde possible, tout en gardant l’essence du cinéma avec une expérience sur grand écran en salle en toute sécurité, avec distance sociale, afin que le public puisse retrouver le goût du cinéma.
Quels sont les moments forts du festival ?
Mélody Brechet-Gleizes : Les moments au cours desquels le public pourra échanger avec les réalisateurs, dont beaucoup sont des femmes cette année. À cause du Covid, la plupart des rencontres se feront par Zoom après la projection du film : le 3 octobre Antoine Russbach pour Ceux qui travaillent, le 4 octobre Myriam Verreault pour le joli film québécois Kuessipan et le 5 octobre Mehdi M Barsaoui pour Un fils.
La rétrospective de Nathalie Baye sera l’occasion de voir Une liaison pornographique ayant beaucoup compté dans sa carrière et deux films jamais montrés en Espagne et sous-titrés pour l’occasion : Le Petit Lieutenant et Les Sentiments.
Chaque année, Ohlalà! présente un choix pointilleux de films, comment avez-vous effectué la sélection pour cette année ?
Mélody Brechet-Gleizes : Contrairement à une grande partie des festivals faisant un appel à projets, nous faisons de la recherche, en allant au festival de Cannes et à celui d’Angoulême. Nous pouvons voir des films français, mais aussi venant du Maghreb et d’Afrique francophone, pour apporter une diversité de regards qui nous plaît tant sur le monde. Les films sont inédits en Espagne. En tant que directrices de festival, nous nous assurons d’avoir un bon équilibre entre ceux réalisés par des hommes et par des femmes.
Ana-Belén Fernández : Souvent les films présentés sont passés par des festivals internationaux, on recherche ceux qui provoquent en nous émotion et réflexion.
À quelques jours de l’inauguration, quel est votre état d’esprit ?
Mélody Brechet-Gleizes : La pêche, à 200%. Nous sommes vraiment heureuses que le festival ait enfin lieu, plus de six mois après la date initialement prévue. Nous avons hâte de retrouver le public.
Ana-Belén Fernández : Le secteur du cinéma a été beaucoup touché avec la crise, il faut l’aider.
Mélody Brechet-Gleizes : La culture a manqué, il faut retourner dans les salles de cinéma, ce sont des lieux sûrs !
Retrouvez la programmation complète du festival Ohlalà! ici.
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