Covid Espagne. Dans la région de Madrid, les urgences médicales sont saturées et les hôpitaux sont en situation de pré-collapse. Un confinement de certaines villes de la région et de quartiers de la capitale est désormais inévitable.
Madrid est en zone rouge. Le taux moyen de l’indice de reproduction est monté à 1.3. C’est à dire qu’une personne malade va contaminer plus d’une personne avec laquelle elle est en contact. Ce qui ouvre la porte à une contagion communautaire.
Un chiffre qui s’est déjà traduit par la saturation des CAP (Centros de atención primaria en espagnol). Les urgences publiques ont pour mission de gérer les dépistages contre le Covid-19 et de prendre en charge les personnes malades. Le personnel ne peut plus suivre, et de longues files d’attente de patients se forment dans la rue, devant l’entrée des CAP. Une demande de test PCR peut prendre plus d’une semaine avant d’être traitée, et il faut le même délai pour obtenir les résultats des analyses.
Covid Espagne : Madrid saturée
Les cas les plus graves de Covid sont transférés dans les hôpitaux qui sont également au bord du collapse. A titre d’exemple, à l’hôpital Infanta Leonor de Vallecas, 84% du personnel sanitaire (soit 402 médecins) est réquisitionné pour la gestion des patients du Covid. Si la situation perdure les autres soins ne pourront plus être assurés. Une situation similaire à celle de mars dernier.
Pour stopper net la contagion à Madrid et dans sa région, une seule solution : le confinement. Il ne sera pas généralisé comme en mars dernier mais géolocalisé par quartier de la capitale et commune de la région. Seules les plus touchées seront placées en quarantaine.
Divergence politique
La décision traîne en raison de conflits politiques. La région dirigée par l’aile droite du Partido Popular n’est pas favorable au confinement en raison du choc économique dérivé. La stratégie provoque un chaos au sein même de l’exécutif : le département de la Santé demande le confinement, tandis que la présidente régionale Isabel Díaz Ayuso bloque. Le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez va rencontrer aujourd’hui la présidente pour lui proposer l’activation de l’état d’urgence au plan régional. Un mouvement gouvernemental dénoncé par la droite comme une tentative de Pedro Sanchez d’affaiblir la présidente Ayuso.
La situation rouge de Madrid angoisse toute l’Espagne. Au premier rang les régions limitrophes : Castilla-et-León au nord, Castilla-La-Mancha au sud et l’Aragon à l’est.
Madrid sur-contaminée ayant propagé le virus dans toute l’Espagne en mars dernier, en tardant à prendre des mesures, reste encore dans toutes les mémoires.