Le coup de grâce pour les commerces historiques de Barcelone

De nombreux commerces historiques du centre de Barcelone pourraient bien ne pas survivre à plus de deux mois de confinement et toute une saison sans touristes. 

Déjà en péril depuis des années à cause de l’augmentation des loyers, les boutiques les plus anciennes de la capitale catalane n’auront pas résisté à l’arrêt de l’activité économique et touristique de ces derniers mois. Sur la Rambla, 40% des locaux commerciaux ont toujours le store baissé.

La seule carrer Ferran compte plus d’une trentaine d’établissements fermés. Certains pour de bon, comme le mythique café Schilling, bistrot centenaire aux murs décrépis où il faisait bon faire une halte pendant une balade hivernale au centre-ville. Déjà fermé avant le confinement, il a été repris par la chaîne Taco Bell qui, sans doute aucun, ne gardera rien de cette atmosphère particulière qui hante les bars ayant traversé les époques.

Des loyers élevés, des revenus nuls

Avec des loyers faramineux (100 euros du mètre carré), les petites boutiques indépendantes ne tiennent pas le choc. Et peu sont les propriétaires qui acceptent de baisser, même temporairement, les loyers, persuadés que la situation reprendra prochainement au même rythme qu’auparavant et que leurs locaux commerciaux trouveront preneurs. Mais sans la masse touristique habituelle, les commerces ne peuvent plus suivre. « Beaucoup de propriétaires ne veulent pas renégocier les loyers, et les locataires ne peuvent pas supporter des mois sans presque aucun revenu » indique l’association des commerçants de Barna Centre.

espadrilles barceloneSi de nombreux commerces n’ont pas encore rouvert leurs portes et p25ourraient bientôt jeter l’éponge, d’autres ont repris l’activité sans leurs employés ou avec très peu de personnel. La boutique et unique atelier d’espadrilles catalanes à Barcelone La Manual Alpargatera, fondée en 1940, est ainsi uniquement tenue par le couple de propriétaires depuis la fin du confinement. « Cela va être dur de remonter la pente » confie le patron Joan Carles Tasies. « Si l’Etat ne nous aide pas, on ne pourra pas s’en sortir » renchérit le propriétaire d’une boutique de souvenirs toute proche qui facture désormais un maximum de 50 euros par jour au lieu de 800 avant la pandémie.

Le conseil municipal de Barcelone a approuvé vendredi en session plénière un plan de 30 millions d’euros pour réactiver l’économie de la ville.

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