Condamnés à un total de 100 ans de prison, les indépendantistes catalans incarcérés commencent à sortir de leurs cellules grâce au système d’aménagement des peines. Cependant, le tribunal suprême espagnol estime que les condamnés ne sont pas réinsérés correctement et pourraient retourner derrière les barreaux.
Le système espagnol d’aménagement des peines permet aux condamnés de pouvoir vivre en semi-liberté. Les nuits du lundi au jeudi sont passées en prison. Mais il est possible pour un détenu de travailler la semaine et de jouir de ses week-ends dehors. C’est dans ce régime que se trouvent actuellement les indépendantistes catalans condamnés pour rébellion et sédition l’an dernier par le tribunal suprême espagnol.
L’ancien vice-président catalan Oriol Junqueras
Oriol Junqueras, condamné à 13 ans de prison, exerce un travail de professeur à l’université de Vic. L’ancien vice-président catalan a profité de son premier week-end de semi-liberté, le 17 juillet, pour s’octroyer un bain de foule dans la ville de Sant Vicenç dels Horts (province de Barcelone) dont il fut maire de 2011 à 2015.
Emoció de veritat. L’Oriol @junqueras entrant a la Plaça de la Vila de Sant Vicençs dels Horts. Gairebé 3 anys sense poder-ho fer, per defensar la democràcia i la llibertat. No ho oblidarem. #amnistia #FreeThemAll pic.twitter.com/Wjziy9qdBZ
— Isaac Peraire Soler🎗 (@isaacperaire) July 17, 2020
Le président d’Omnium Jordi Cuixart
Condamné à 9 ans de prison pour sédition, le président de l’association indépendantiste Jordi Cuixart bénéficie aussi d’un aménagement de peine pour gérer son entreprise dans le domaine industriel. Dans le cadre de la semi-liberté, Jordi Cuixart peut se déplacer dans des endroits de son choix. Il a rendu une visite à son association Omnium dans l’Eixample de Barcelone pour lancer un message d’encouragement visant à continuer la lutte pour « la libération de la Catalogne ».
El president d’@omnium l’escullen els socis i sòcies de l’entitat, mai els poders de l’Estat. Estima i orgull tornant a la seu tres anys després. Sempre endavant! pic.twitter.com/PDdu4STpuJ
— Jordi Cuixart (@jcuixart) July 17, 2020
L’ancien président de l’ANC Jordi Sanchez
Condamné également à 9 ans de prison pour sédition, l’ancien président de l’association indépendantiste Assemblea Nacional Catalana bénéficie d’un aménagement de peine pour réaliser du bénévolat. Sanchez en profite pour donner de nombreuses interviews dans les médias catalans et défendre le parti de Carles Puigdemont dont il est l’inspirateur idéologique.
L’ancienne présidente du parlement catalan Carme Forcadell
Condamnée à 11 ans et demi de prison, Carme Forcadell s’est éloignée de la vie politique. Elle a le droit de sortir de prison pour s’occuper de sa mère malade et a profité d’une journée libre pour photographier la plage de Barcelone et la diffuser sur son compte Instagram.
Un régime qui va prendre fin. Le tribunal Suprême, la plus haute instance juridique d’Espagne, vient de se déclarer compétent pour juger l’application des peines. Jusqu’ici ce sont les audiences provinciales qui donnaient leur feu vert pour la sortie des prisonniers.
A rebours, le tribunal suprême établit une nouvelle doctrine : la cour rappelle que le régime de semi-liberté s’inscrit dans le cadre d’activités de réinsertion. Pour le tribunal, s’occuper d’un parent malade ne permet pas de se réinsérer dans la société pour corriger le délit de sédition commis par Carme Forcadell. La haute cour a donc révoqué le permis de sortie de l’ancienne présidente du parlement catalan. Une décision qui pourrait faire jurisprudence pour le reste des condamnés dans l’affaire de la déclaration d’indépendance de la Catalogne. Et les renvoyer à la case prison.