Barcelone vit l’été le plus calme depuis les Jeux Olympiques de 1992.
14 juillet. Barcelone. A cette date, les boîtes affichent les plus grands deejays internationaux. Les restaurants enchaînent les services, les bars servent des tournées jusqu’au petit matin. Les événements et festivals s’enchaînent, tandis qu’un chassé-croisé permanent rythme l’aéroport de Barcelone. Tout ça, c’était les années précédentes. En cet été 2020, Barcelone n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Au pied de la Sagrada Famila fermée, quelques touristes ne dérogent pas à la règle des selfies. Les restaurants et boutiques de souvenirs tentent de grappiller quelques clients dans une ambiance extrêmement calme. Beaucoup ont rebaissé la persienne après quelques jours d’ouverture, d’autres ne sont jamais revenus depuis le 15 mars.
Dans le quartier gòtic, la tendance est en légère hausse avec l’arrivée de quelques Français et Britanniques. Mais pour un quartier qui ne vit que du tourisme, l’addition du manque à gagner sera lourde à la fin de la saison et les faillites nombreuses.
25.000 emplois en jeu
Le tourisme représente 16% du PIB de Barcelone et pour le moment les leviers pour attirer les vacanciers n’ont pas fonctionné. L’ouverture de la frontière et les campagnes publicitaires de la mairie, de la Generalitat et du gouvernement ne se sont pas convertis en une marée de touristes comme l’espéraient -naïvement- certains secteurs.
Barcelona Oberta, principale association locale de commerçants, a déjà noté une baisse de 40 à 50% du chiffre d’affaires dans les quartiers de l’Eixample, Gràcia et Ciutat Vella. 25.000 emplois sont en jeu, estime le syndicat.
Dans les hôtels, la tendance est encore pire. Seul un établissement sur cinq a ouvert ses portes et le taux d’occupation ne dépasse pas les 25%. Pour être rentable, un hôtel doit au moins louer 30% de ses chambres.
Barcelone joue donc la survie de son modèle économique actuel. Le rendez-vous crucial se situe au mois d’août. Un certain frémissement dans les réservations se faisait sentir pour le dernier mois de l’été. Le port du masque dans tout l’espace public, conséquence des nouveaux foyers de contagions, pourrait ralentir encore davantage la lente reprise du tourisme. Voire la mettre totalement à l’arrêt si les autorités doivent prendre des mesures restrictives radicales pour stopper l’épidémie à Barcelone.