Les associations féministes manifestent aujourd’hui dans toute la France contre le remaniement du gouvernement français. Un rassemblement a lieu ce soir à 18h devant le consulat de France à Barcelone.
Le remaniement en France a suscité une vague d’indignation avec les nominations de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur et Éric Dupond-Moretti à celui de la justice. Les associations féministes sont furieuses. Le nouveau ministre de l’Intérieur est visé par une enquête pour viol et le garde des Sceaux est accusé d’être anti-féministe.
Divers collectifs féministes organisent en ce vendredi une journée de protestations. Diverses manifestations auront lieu en France et aussi dans la capitale catalane. Un rassemblement est prévu devant le consulat de France à Barcelone, ce soir à 18h, au numéro 22b de la Ronda de la Universitat.
Ce n’est pas la première manifestation qui a lieu devant le siège de la représentation française à Barcelone. En novembre de l’année dernière, le consul de France Cyril Piquemal, ancien hollandiste devenu macroniste, avait été chahuté verbalement par des indépendantistes catalans. Ces derniers s’insurgeaient contre la décision de ministère français de l’Intérieur d’avoir mis fin avec violence à une manifestation indépendantiste à la frontière France Espagne.
Ce soir, Marine directrice commerciale depuis trois ans à Barcelone, ira manifester sous les fenêtres du consulat. « Comment croire que les institutions judiciaires ne sont pas patriarcales quand le ministre de la Justice nouvellement en fonction est un défenseur de longue date des violeurs et des auteurs de féminicides ? » s’insurge la Rouennaise d’origine. Elle espère ramener une vingtaine de personnes avec elle.
Le ministre de l’Intérieur embourbé dans une affaire de viol
Si c’est l’idéologie du nouveau garde des Sceaux qui est pointé du doigt, concernant le ministre de l’Intérieur l’affaire est plus complexe. Gérald Darmanin est au coeur d’une supposée affaire de viol.
La plaignante, Sophie Patterson-Spatz, avait sollicité en 2009 Gérald Darmanin, alors qu’il était chargé de mission au sein l’UMP. La jeune femme voulait un passe-droit pour faire effacer une condamnation en date de 2004 pour chantage et appels malveillants contre son ex-compagnon.
Selon elle, Darmanin aurait échangé son soutien contre une relation sexuelle. Un rendez-vous intime qui a bien eu lieu mais d’une manière pleinement consentie selon Gérard Darmanin.
D’après des éléments du dossier d’instruction qui ont fuité via l’AFP, la plaignante a continué après cette relation sexuelle à communiquer avec Gérald Darmanin. « Quand on sait l’effort qu’il m’a fallu » pour avoir une relation sexuelle « avec toi !!! Pour t’occuper de mon dossier » lui a-t-elle écrit par SMS. « Tu as raison, je suis sans doute un sale con. Comment me faire pardonner ? » avait alors répondu le futur ministre de l’Intérieur.
« Je constate qu’il y a eu trois décisions de justice, deux enquêtes préliminaires qui ont été classées sans suite et un non-lieu rendu par deux juges d’instruction dans cette affaire » s’est défendu Gérald Darmanin hier sur la radio RTL.