Tous les premiers mercredis du mois, la librairie française Jaimes nous recommande les dernières nouveautés littéraires sous la plume du libraire Christian Vigne.
Si la question nous est aujourd’hui posée de savoir s’il faut ou non déboulonner des statues, mon humble avis est que, en la matière, il aurait mieux valu tout faire pour ne pas se la poser par ce simple moyen qui eût consisté à boulonner un peu moins ou pas du tout. La commémoration qui occupe un si grand espace dans nos sociétés toujours promptes à faire dégouliner les honneurs, beurrer des tartines à discours avec la collaboration sans cesse renouvelée de ceux pour qui le besoin d’admiration s’apparente à la famine viendrait s’opposer à ce que personne n’aurait envisagé la possibilité de la déception. Est-ce ballot tout de même de ne plus supporter les idoles qu’on a installées sur nos places, de mépriser soudainement leur œil de bronze fixant un horizon perdu alors que la modernité revendiquée galope en voiture ou en patinette à côté des chevaux immobiles sur lesquels elles sont juchées.
Stock a finalement décidé de publier « Soit dit en passant » de Woody Allen malgré une polémique autour des accusations d’agression sexuelle dont l’auteur fait l’objet. Personne n’est obligé de l’acheter, personne n’est obligé de la lire, personne n’est fondé à interdire quoi que ce soit à un lecteur adulte. Ainsi donc ce livre est-il à disposition à la librairie.
« La vie mensongère des adultes » de Elena Ferrante publié par Gallimard. Giovanna, 12 ans, écoute ou entend aux portes son père la comparer à la tante Vittoria. C’est moyennement agréable vu que la Vittoria en question s’apparenterait davantage à une vielle sorcière qu’à la tantine rustique et plus ou moins lointaine qui de toute façon habite dans la même ville, Naples. Dans les quartiers pauvres, toutefois. La gamine décide donc d’aller voir la tante en question, de passer ces frontières sociales virtuelles pour y découvrir l’amas de mensonges qui ont forgé son identité. Voilà un livre bien complexe endossé par cette qualité d’écriture de Ferrante : rendre tout clair, fluidifier, capter le lecteur.
Savez-vous que « Le bonheur n’attend pas » ? C’est ce que déclare Jojo Moyes en titre de ce livre publié chez Hauteville. Et s’il n’attend pas, c’est qu’il ne peut pas, il n’a pas le temps, il a autre chose à faire le bonheur que de s’attarder sur les considérations morales critiquables de l’Angleterre des années 60. Ainsi donc Arthene Forster (ça ne s’invente pas) en a mais alors jusque là qu’on veuille l’obliger à se marier, elle scandalise, elle vit sa vie et finalement décide… de se marier. L’heureux élu, Douglas, est de bonne famille, héritier. Quel soulagement. Deux ans plus tard, toutefois, court la rumeur que Arthene aurait une liaison. Mais enfin c’est 35 ans plus tard que sa fille aura l’occasion de comprendre et de découvrir la vérité.
Un vrai livre de l’été, tirant à la saga. Voyez un peu « Dès qu’il l’avait vue, il avait su qu’elle était faite pour lui ». Je ne fais pas le malin vu que mon film préféré c’est « body Guard » et que j’aime particulièrement cette scène où elle fait arrêter l’avion pour un baiser de cinéma sur le tarmac. Soyez gentils de ne le répéter à personne.
Bonnes vacances et n’oubliez pas que si vous le souhaitez, Jaimes s’occupe de la rentrée scolaire de vos enfants, rendez-vous sur le site officiel de Jaimes ici.