Déconfinement Barcelone : les coiffeurs et la beauté face aux mesures d’hygiène

C’est un défi pour tous les salons de beauté et de coiffure. La reprise dans des conditions sanitaires plus strictes qu’avant risque de rendre périlleux épilations, massages et autres soins en contact direct avec les clients.

42% des coiffeurs du pays pourraient fermer leurs portes, soit une faillite de 20.000 établissements selon une étude du Syndicat de salons de coiffure espagnols. Pour ne pas perdre leurs clients, les coiffeurs préparent des mesures drastiques pour le secteur. Utilisation d’un seul lavabo et d’un unique espace de coiffure pour limiter la capacité d’accueil. Un masque obligatoire pour le client et le personnel sera aussi exigé. Le point avec Didier Tournon, créateur de la chaîne d’instituts de beauté French Kiss à Barcelone.

– Quand vos instituts de beauté pourront-ils rouvrir ?

Pour le salon de coiffure nous avons le droit d’ouvrir à partir du lundi 3 mai. Nous ouvrirons prudemment à partir du 04 mai le salon de coiffure sur rendez-vous comme le permet le gouvernement. Pour le salon de beauté nous allons voir ce que nous faisons, nous attendons plus d’informations.

– Allez-vous pouvoir accueillir tous vos clients après le confinement ?

Avec les nouvelles mesures sanitaires, nous aurons un nombre de clients à ne pas dépasser en fonction de la surface des locaux. Nous savons surtout que nous aurons une grande affluence après la crise. Le challenge sera la gestion de tous ces clients au même moment. Pour ce faire, nous privilégierons les demandes sur rendez-vous de manière à pouvoir répartir les clients selon les tranches horaires.

– Comment allez-vous vous adapter pour garantir la sécurité sanitaire aux clients et aux salariés ?

Pour les tables de manucures à deux places, nous n’installerons plus qu’une cliente à la fois, les comptoirs seront dotés de fenêtres en Plexiglas comme dans les supermarchés. On continuera les massages mais ils seront désormais réalisés avec des gants. Même avec des gants, les massages contre les douleurs seront tout aussi efficaces. Mais pour les massages « bien-être », évidemment, ce ne sera pas pareil. Nous n’aurons pas de problème avec les prestations de coiffure nous avons seulement une coiffeuse dans chaque centre, donc un seul client à la fois.

Pour le spa, nous ne pourront pas l’ouvrir. On devra attendre encore.  S’il est confirmé que le virus se transmet dans l’eau, alors on devra aussi interdire le jacuzzi. Habituellement, on pouvait y entrer jusqu’à huit personnes.

– Vos travailleurs sont-il formés à ces nouvelles conditions sanitaires ?

Oui. On garde nos esthéticiennes sur le qui-vive et on les réunit en visio-conférence. Pendant cette période de confinement, 90% de nos esthéticiennes ont suivi des formations Hygiène et Salubrité, qui concernent normalement les tatoueurs. Ce diplôme sera encore plus nécessaire qu’avant pour respecter et bien appliquer tous les protocoles d’hygiène. Elles sortiront de la crise encore plus professionnelles et mieux formées qu’avant.

– Allez-vous augmenter les tarifs après la crise?

Dans l’immédiat, non: nous maintiendrons nos anciens tarifs. Ce n’est pas le moment d’augmenter les prix ni de faire des promotions. On a déjà interrompu le prélèvement des abonnements ce mois-ci en faisant 100% de pertes pendant 40 jours.

– Comment voyez-vous l’avenir des instituts de beauté? 

Il faudra s’adapter et rouvrir prudemment avec des effectifs minimum. Le printemps et l’été sont normalement une période  de forte embauche, en hausse de 30%, mais là, il ne sera pas question d’augmenter les effectifs. Concernant les clients, ceux que nous aurons en moins, ce sont les touristes. 70% du chiffre d’affaire de la saison est garanti par les touristes certains jours d’été. Cette année nous ne l’atteindrons pas. Cela sera peut-être compensé par le fait que nos clients ne partiront pas en vacances cet été.

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