Deux membres du gouvernement démentent la porte-parole: il n’y a pas encore de date de déconfinement en Espagne.
A la surprise générale ce matin lors d’une interview sur la chaîne de télévision Antena 3, la ministre du Budget et porte-parole du gouvernement Maria Jesus Montero a assuré qu’à partir du 26 avril, les Espagnols pourraient commencer à « récupérer leur vie normale, les rues, les places ». Une annonce qui a suscité un mélange d’incrédulité, moquerie et colère sur les réseaux sociaux. En fin de journée, deux poids lourds de l’exécutif sont venus contredire leur collègue. Un couac gouvernemental en bonne et due forme.
Le ministre de la Santé Salvador Illa et celui des Transports José Luis Abalos ont expliqué qu’il n’y aurait pas de retour à la normale le 26 avril, et encore moins des foules sur les rues et les places d’Espagne. José Luis Abalos a expliqué qu’il n’y avait « aucune date concernant le retour à la normale ». Même ton du ministre de la Santé devant le parlement. Salvador Illa a coupé court à tout optimisme en expliquant que l’Espagne se trouve dans « la phase dure de l’épidémie » et qu’il ne faut pas faire d’appel au relâchement, sinon « nous nous tromperions ». Le ministre a en revanche confirmé que dès lundi les travailleurs de services non essentiels pourront retourner dans leurs entreprises. Majoritairement des ouvriers de chantiers qui ont dû stopper leur activité durant les quinze derniers jours.
Un déconfinement progressif
La norme générale reste la même: le télétravail doit être une priorité afin que les seuls déplacements s’effectuent pour les courses ou les soins médicaux. Loin de l’euphorie de la porte-parole du gouvernement, le ministre de la Santé a expliqué que le déconfinement serait progressif et peut-être régional selon les zones touchées. Ce qui signifierait que les régions de Madrid et la Catalogne resteraient plus longtemps confinées que le reste du pays.
Le gouvernement indique travailler sur des scénarios de post-confinement, notamment en se basant sur une étude épidémiologique menée sur 60.000 personnes pour évaluer le taux d’immunisation de la population. De son côté le comité d’experts scientifiques et médicaux mandaté par le gouvernement conseille de prolonger le confinement jusqu’à la mi-mai.
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