Dr Ambrosioni: « La fin du confinement se fera de manière très progressive »

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Juan Ambrosioni est spécialiste des maladies infectieuses. Il est depuis plusieurs semaines en première ligne de l’unité Covid-19 à l’Hospital Clinic de Barcelone. Interview.

Le confinement peut-il s’arrêter mi-avril comme annoncé ?

C’est difficile à dire mais je ne pense pas. La situation évoluant chaque jour, une date de fin est presque impossible à prévoir aujourd’hui. Dans tous les cas, je pense que cela se fera de manière très progressive, et que nous reviendront à la normale petit à petit avant de lever toutes les restrictions.

Faut-il attendre l’arrivée d’un vaccin pour lever le confinement ?

Non car trouver un vaccin prendra beaucoup de temps, et d’ailleurs on ne sait pas combien de temps cela pourrait prendre.

Mais n’y a-t-il pas un risque, si on arrête le confinement et qu’il n’y a pas de vaccin, que l’épidémie reprenne ?

Oui, et c’est pour cela que la reprise sera très progressive.

Y a-t-il un rapport entre le pic de l’épidémie et la date de fin du confinement ?

Effectivement, si on observe qu’après avoir atteint le pic, la courbe de contagion redescend, on saura alors combien de temps il faudra maintenir le confinement. Mais encore une fois, on ne sait pas encore quand surviendra ce pic.

On voit de plus en plus d’hôpitaux de campagne et des annexes hospitalières improvisées dans des hôtels ou des gymnases. Combien de temps peut encore tenir le système sanitaire ? 

Pour l’instant on arrive à tenir. Les annexes et hôtels médicalisés servent à décentraliser, désengorger les hôpitaux centraux. On y envoie les personnes avec des symptômes plus légers ou ceux qui sont déjà en phase de récupération. Cela nous permet de réserver des places à l’hôpital pour les malades plus graves. La situation des hôpitaux en Catalogne est sous contrôle, on s’adapte tous les jours.

Quel est l’état d’esprit des personnels sanitaires en ce moment ?

Nous sommes très fatigués étant donné que nous travaillons du lundi au dimanche depuis plusieurs semaines. Mais on tient. On entend les applaudissements tous les soirs et ça nous pousse à continuer, à garder le moral. Je suis agréablement surpris de constater à quel point nous nous sommes adaptés rapidement. En deux semaines nous avons multiplié par quatre les salles dédiées aux maladies infectieuses, nous avons ouverts quinze unités pour le covid, et doublé le nombre de lit pour les soins intensifs. Tout ça grâce au très bon travail du personnel sanitaire.

Outre les applaudissements, comment la population peut-elle vous aider à soutenir l’effort collectif ?

Maintenant, et c’est plus important que jamais, il faut rester chez soi. Ne plus trouver d’excuses pour sortir. Faire ses courses une fois par semaine en les regroupant ; et sortir son chien uniquement dans sa rue.  C’est en maintenant un confinement strict que nous éviterons d’être débordés dans les hôpitaux.

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