Mireia Borrás, la députée d’extrême-droite espagnole est devenue un phénomène sur les réseaux sociaux avec son compte Instagram.
La percée de l’extrême-droite en Espagne entraîne avec elle son flot de comportements singuliers. En règle générale les représentants des partis populistes sont des personnages en marge des standards classique du monde politique. Jean-Marie Le Pen a hanté les coins et recoins de l’espace politique français en faisant exploser des record d’audience à chaque apparition. Un phénomène qui se répète avec Donald Trump aux Etats-Unis, alors que l’on apprenait cette semaine que le New-York Times réalisait ses meilleures ventes avec les scoops concernant les scandales du président américain.
L’Espagne n’échappe pas à la règle et les dirigeants de Vox obsèdent le pays. Santiago Abascal, le patron du parti, affirmait il y a quelques années se promener dans les rues avec un revolver. Javier Ortega Smith, qui a exercé le rôle de partie civile dans le procès contre les indépendantistes, s’inscrit dans le sillage de Le Pen en sortant des provocations dès qu’un micro s’approche de sa bouche. Révisionnisme historique, refus du droit à l’avortement, banalisation des violences conjugales, Ortega Smith est intarissable dans le politiquement incorrect. Vox est devenu pour beaucoup d’internautes une addiction surtout sur les forums et les réseaux sociaux.
Poussée de fièvre
Pendant le récent débat d’investiture du premier ministre, une nouvelle figure de Vox a fait son apparition : la députée Mireia Borrás. Le forum Forocoche, site de référence pour la fachosphère espagnole, s’est pris de passion pour la jeune parlementaire. Le premier forum du pays a été le théâtre d’un déferlement de commentaires sexistes et machistes concernant Borrás et provenant des militants et électeurs de son parti. En seulement 48 heures, son compte Instagram a été suivi par 47.000 internautes.
Les réseaux sociaux ont été particulièrement attentifs aux images présentant la députée en bikini. A tel point que l’élue de Vox s’est vexée et a fermé sur le champ son compte Instagram. La parlementaire s’est défendue d’être une bimbo et souligne qu’elle possède un master en sciences économiques et en journalisme. D’ailleurs la trentenaire se trouve à contre courant de son parti qui nie le réchauffement climatique. Mireia Borrás, loin de l’image fantasmée sur le web, est actionnaire d’une entreprise: elle détient 51% des actions du groupe GoiPlug, une boite dédiée à la fabrication de batteries portables écologiques.
La question qui se pose maintenant est de savoir si Mireia Borrás va devenir une des nouvelles têtes d’affiches de Vox aux côtés d’Abascal et Smith ou si elle restera cantonnée à son éphémère rôle de bimbo dans lequel les propres militants de son parti l’ont enfermée.