Le président catalan a été destitué ce soir par la commission électorale mais assure qu’il ne quittera pas ses fonctions, sauf avis contraire des parlementaires catalans. Il convoque donc une séance plénière demain, en même temps que le débat d’investiture de Pedro Sanchez à Madrid.
Pour ne pas avoir décroché de la façade du siège du gouvernement des rubans jaunes, symboles indépendantistes, pendant les campagnes électorales de 2018, le président catalan a été condamné pour désobéissance par la justice le 14 décembre dernier. Un verdict qui signifie que Quim Torra est destitué de son poste de chef du gouvernement catalan. Grâce à un appel interjeté, Torra a pu jusqu’à aujourd’hui garder ses fonctions, en attendant que le Tribunal suprême donne sa réponse.
Cependant les partis conservateurs espagnols ont manœuvré en saisissant la commission électorale pour destituer sans délai le président. Le verdict est tombé ce soir à 18h30, le président doit quitter ses fonctions immédiatement. Pour autant, cet ultra-indépendantiste proche de Carles Puigdemont ne compte pas jeter l’éponge. Dans une allocution télévisée depuis le Palau de la Generalitat à 21h, il a expliqué qu’il ne quitterait pas son poste, utiliserait tous les recours possibles et qu’il convoquait en urgence le parlement catalan.
Mauvais timing et situation tendue
Une séance plénière de la chambre catalane qui se tiendra demain, au moment même où le Congrès des Députés espagnol sera lui aussi réuni pour l’investiture du socialiste Pedro Sanchez. Les indépendantistes modérés de la gauche (ERC), concurrents de la droite de Puigdemont (JxC), ont prévu de favoriser l’accès au pouvoir des socialistes. Une décision qui suscite l’indignation dans les secteurs les plus musclés de l’indépendantisme, encore renforcés avec la destitution de Torra.
En conséquence, des élections catalanes anticipées pourraient avoir lieu et la gauche indépendantiste pourrait se retrouver dans une position délicate pour son flirt avec Madrid. L’annonce de la sanction contre Quim Torra se fait ce soir dans un climat de crise et de tensions: des milliers d’indépendantistes se sont réunis devant le siège du gouvernement pour soutenir le président mais aussi demander à ERC de ne pas favoriser l’investiture de Pedro Sanchez.
En signe de protestation, des militants ont retiré le drapeau espagnol de la façade du siège du gouvernement catalan. Il a été remis à sa place dix minutes plus tard.
Una imatge inèdita: la bandera catalana oneja completament sola a Palau. pic.twitter.com/bM7BtAMB6D
— Jordi Borràs (@jordiborras) January 3, 2020