Tsunami Democratic, l’organisation clandestine indépendantiste à l’origine du blocage de l’aéroport de Barcelone et la frontière franco-espagnole, annonce une action de grande ampleur mercredi au Camp Nou pendant le match du Clásico. Equinox fait le point de cette nouvelle action de protestation contre le verdict dans le procès judiciaire des leaders indépendantistes.
Tsunami Democratic, mouvement anonyme suivi par 410.000 personnes sur Telegram et 233.000 sur Twitter, a annoncé en octobre dernier qu’une action de grande ampleur serait organisée à l’occasion du Clásico. La rencontre footballistique entre Madrid et Barcelone, regardée par 650 millions de téléspectateurs dans 180 pays, doit avoir lieu ce mercredi au Camp Nou. Au fil des jours, Tsunami Democratic a défini les grandes lignes de son action. Des rassemblements sont prévus autour des quatre portes d’entrée du stade et les possesseurs d’un ticket pour le match sont invités à se signaler sur l’application officielle de Tsunami. 25.000 personnes sont déjà inscrites selon les organisateurs anonymes. Le chiffre paraît réel. Les deux précédentes actions du mouvement, le blocage de l’aéroport de Barcelone (14 octobre) et de la frontière franco-espagnole (11 novembre), ont été un succès en matière de participation.
Le club Barça, de nature catalaniste et généralement assez compréhensif envers les indépendantistes, exprime cette fois son malaise. La première crainte du club réside dans l’entrée des joueurs des deux équipes et des membres de l’arbitrage. Le ministère de l’Intérieur catalan déploie l’intégralité de sa plateforme d’agents anti-émeutes (Brigada Mobil et Arro) composée de 1.100 personnes. Selon les dernières informations, Madrid enverra 400 policiers anti-émeutes. Un chiffre qui peut aller en augmentant d’ici mercredi. La priorité de la police est de garantir l’accès du Camp Nou aux joueurs.
Invasion du Camp Nou pendant le Clásico
Une fois tout le monde dans le Camp Nou, l’angoisse du Barça est de subir une descente dans le stade de militants indépendantistes. Soit de quelques personnes isolées s’enchaînant dans les cages de but ou bien une descente quasi générale du public. Les deux actions auraient pour conséquence de suspendre voire d’annuler le match. Une hypothèse sur laquelle travaille la police catalane. Pour prévenir ce risque, il y aura 600 policiers en civil dans les gradins. Cependant, le chef des Mossos d’Esquadra Eduard Sallent a déclaré ce matin devant la presse que le risque d’une invasion est très peu probable.
D’abord parce que la majorité du public indépendantiste veut voir le match, le considérant comme un symbole de réussite de la Catalogne, et ne souhaite pas saboter la rencontre. Le risque pénal est là aussi: 600 euros d’amende et d’interdiction de stade pour les auteurs des faits. Tsunami Democratic, pour elle-même couper court à la polémique, a expliqué que son action cherchait à faire passer un message devant les 650 millions de téléspectateurs, pas d’empêcher le match. A priori, le mouvement souhaite que l’ensemble des spectateurs brandissent pendant le match des affiches avec le slogan « Spain : sit and talk » (Espagne: assieds-toi et dialogue en français). L’organisation anonyme cherchera ainsi à interpeller les téléspectateurs étrangers sur le conflit territorial entre la Catalogne et l’Espagne, d’une manière pacifiste.
Finalement, ce que redoute le plus la police est la présence des groupes radicalisés des Comités de Défense de la République (CDR). Contrairement au Tsunami, les CDR n’hésitent pas à employer la violence et sont à l’origine des émeutes du mois d’octobre de la place Urquinaona et dans l’Eixample. Si ces groupes tentent d’empêcher les spectateurs d’entrer pour voir le match, les Mossos d’Esquadra utiliseront la force pour les stopper annonce Eduard Sallent.