Alors que la soirée de jeudi avait bien commencé dans une ambiance bon enfant lors de la manifestation indépendantiste, vers minuit des affrontements entre militants et la police ont fait sombrer Barcelone dans une violence extrême.
A 19h, les indépendantistes se mobilisaient une nouvelle fois en haut du Passeig de Gràcia pour exprimer leur mécontentement face au verdict judiciaire. Dans une ambiance jeune et festive, les manifestants ont transformé les rues en un immense terrain de jeu collectif dans un esprit potache.
Au même moment, dans une ambiance beaucoup plus glauque, sur les hauteurs de la ville à Sarria-Sant Gervasi, des groupuscules néo-nazis et d’extrême-gauche s’affrontaient.
Photo Pau VenteoVers 22h, la manifestation officielle indépendantiste prenait fin et les Mossos d’Esquadra ont dispersé les néo-nazis et les groupuscules d’extrême-gauche. On pensait la situation sous contrôle, mais vers minuit, des affrontements ont fait sombrer Barcelone dans la violence extrême. Des centaines d’émeutiers sont apparus dans les rues Rambla Catalunya, Passeig de Gracia, Provença et Valencia pour en découdre avec la police et les quelques néo-nazis qui traînaient encore dans le secteur.
Un indépendantiste a été passé à tabac par des néo-nazis sur la Carrer Balmes.
Un militant d’extrême-droite à son tour a été roué de coup par une bande de jeunes hommes d’ultra-gauche et anti-système.
Comme depuis mardi, les Mossos ont à faire à des bandes d’émeutiers maniant avec dextérité les objets incendiaires. Une nouvelle fois containers, motos, mobilier urbain ont brûlé. Mais les rebelles ont encore dépassé un cran dans la violence en tirant des cocktails molotov directement sur les forces de l’ordre.
Última hora 0.19 h: Còctels molotov contra la policia al passeig de Gràcia. pic.twitter.com/qYNQCF6h5J
— Sergi Maraña (@SergiMaranya) October 17, 2019
Une banque et une boutique de la rue Aragón avec Pau Claris ont été saccagées. Les Mossos ont eu, cette fois-ci, le plus grand mal à venir à bout des émeutiers en perdant le contrôle des rues de l’Eixample à de nombreuses reprises dans la nuit.
Au total, 19 personnes ont été arrêtées suite aux troubles en Catalogne sur la journée de jeudi, et 42 personnes ont été blessées, la majorité à Barcelone. Les forces de l’ordre, épuisées par une semaine d’émeutes de plus en plus violentes, devront gérer ce vendredi une gréve générale à Barcelone avec probablement une tension encore en hausse.
Selon l’ampleur et le niveau de violence atteint ce vendredi, le gouvernement espagnol pourrait décréter l’état de siège, d’alerte ou d’exception en Catalogne dans les prochains jours. Un dispositif similaire à l’état d’urgence en France.