Le vice-président catalan rencontre la presse internationale pour la Diada

Dans son ministère de l’Économie, Rambla Catalunya, le vice-président catalan a réuni ce midi les correspondants internationaux.

Pere Aragonès a plutôt réussi son exercice. En présentant un visage aimable de l’indépendantisme, européiste, dialoguant, négociateur et refusant tout conflit avec Madrid, l’homme fort de la gauche républicaine (ERC) a séduit son public. Les journalistes venus des quatre coins du monde se montrent soulagés d’entendre un autre discours que le jusqu’au-boutisme de Carles Puigdemont et Quim Torra. Certains professionnels de la presse ne s’en sont pas cachés.

ERC déploie son propre agenda médiatique international dans sa compétition électorale avec la droite de Junts Per Catalunya avec qui la gauche gouverne pourtant la Catalogne. Traditionnellement, c’est le président de la Generalitat qui rencontre les correspondants étrangers le jour de la fête nationale. Cette année, Quim Torra se réserve pour la sentence judiciaire qui tombera d’ici quelques jours, mais il s’adressera demain à la communauté française de Barcelone via une tribune libre publiée sur Equinox.

Virage vers la modération

Pere Aragonès, qui ambitionne de devenir le prochain président de la Generalitat, continue le virage à 180 degrés d’ERC concernant le récit indépendantiste. Le référendum du 1er octobre 2017 n’est reconnu ni par l’Espagne, ni par la communauté internationale, il convient donc d’en organiser un autre autorisé cette fois-ci par l’État espagnol selon le vice-président. Aragonès veut une négociation avec le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez, bien que ce dernier ait expliqué sur tous les tons le non ferme et définitif de Madrid sur la question de l’organisation référendaire.

Par ailleurs, Aragonès dissocie la sentence dans le procès judiciaire de la politique.  « La sentence ne nous donnera pas la force que nous avions en 2017, ça ne va pas multiplier le nombre d’indépendantistes ,ni convaincre les autres pays de nous soutenir » opine le vice-président.  En revanche, une des options sur la table est de convoquer des élections catalanes, évoque timidement le ministre. La dissolution du parlement catalan et la convocation aux urnes est une compétence exclusive du président de la Generalitat. Quim Torra s’y refuse, les sondages donnant une victoire à ERC et une déroute pour Junts Per Catalunya.

Reconnaissant que l’agenda international avec la guerre entre Etats-Unis et Chine et le Brexit est chargé, le ministre ne se décourage pas. « Quoi qu’il se passe dans le monde, le problème catalan est toujours existant et tôt ou tard, la communauté internationale devra se pencher sur notre cas » se rassure-t-il.

Concernant la politique nationale, il faut au plus vite investir Pedro Sanchez premier ministre avec l’appui de Podemos. ERC n’émettra aucun blocage. Pere Aragonès revendique le caractère familial de la Diada, promettant d’aller manifester avec son bébé de 6 mois. La descente dans la rue après la sentence sera plus tendue selon le vice-président qui confie que son fils restera probablement à la maison ce jour-là.

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