Révélation politique d’Albert Batlle, le shérif de Barcelone

Avec une politique ferme et décomplexée face à la délinquance, l’ex-directeur des Mossos et nouvel adjoint au maire en charge de la sécurité Albert Batlle a marqué les esprits barcelonais tout l’été. 

Ada Colau a perdu le contrôle politique de la mairie de Barcelone. A la grande satisfaction des 79,29% de Barcelonais qui n’ont pas voté pour elle le 24 mai dernier. Manuel Valls fut déterminant pour permettre à l’ancienne activiste sociale d’effectuer un second mandat. Et à la fin du mois d’août, on peut observer comment le fameux système, composé des secteurs financiers, immobiliers, lobbyistes, ont réussi à imposer leurs politiques via le parti socialiste qui codirige la ville avec une Ada Colau démonétisée.

Les socialistes, au pouvoir en Espagne, réussissent à imposer leur rythme politique et médiatique grâce à Albert Batlle. Ce proche d’Artur Mas dirige d’une main de fer la nouvelle politique de sécurité de Barcelone. Avec Miquel Buch, un ministre de l’intérieur catalan complètement transparent et dont les compétences en la matière sont questionnées, Albert Batlle, nouveau maire-adjoint à la sécurité issu du groupe municipal socialiste, peut marquer son empreinte.

Chasse contre les vendeurs clandestins

Les manteros, ces vendeurs ambulants qui sous le premier mandat de Colau ont transformé Barcelone en une grande surface illégale, détallent désormais lorsque la Guardia Urbana débarque. Dans le silence assourdissant de la mairesse.

top manta vendeurs ambulants barceloneSamedi, Albert Batlle a visité le quartier de Port Vell, ancienne tête de gondole du Top-Manta. C’est la première fois depuis quatre ans qu’un responsable de la sécurité de la mairie vient sur le terrain pour évoquer la question de la vente illégale. Les stands de fortune ont disparu de ce secteur, les journalistes, eux, étaient là pour écouter la parole de Batlle.  « C’est le commerce légal qui crée une ville, il y aura une continuité dans les opérations anti top-mantas » a plastronné le premier flic de Barcelone devenu nouveau chouchou des médias.

Bémol : les mafias sont toujours là. Les prochains mois diront si la méthode Batlle fonctionne en profondeur pour démanteler les réseaux tentaculaires de la contrefaçon qui exploitent les plus vulnérables.

Ada Colau fait profil bas

Chez les amis d’Ada Colau, on n’est pas fier. La gauche radicale a toujours défendu les droits des top-mantas via le concept de « Barcelone ville refuge ». Janet Sanz, bras droit de la mairesse, expliquait au début du mois d’août à la presse locale que l’on ne résoudrait pas le problème de la vente illégale avec des réponses uniquement basées sur la répression. Dans une ville qui depuis un an est obsédée par sa sécurité, les équipes de Colau ont du mal à trouver un espace pour développer le discours assurant que les faits de délinquance ne sont que ponctuels et non le fruit d’une crise généralisée.

Ada Colau a annoncé qu’elle ne se représenterait pas aux prochaines élections municipales. Les socialistes ont quatre ans pour prendre le contrôle définitif de l’appareil municipal et s’installer dans le fauteuil de maire. L’intérêt médiatique que suscite Albert Batlle pourrait le convertir rapidement en potentiel successeur d’Ada Colau. Entre-temps, le chef du parti socialiste catalan Miquel Iceta, sosie physique et politique de François Hollande, pourrait avec gourmandise surfer sur le retour à la mode du socialisme pour tenter de prendre la présidence de la Catalogne lors des imminentes élections catalanes.

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