Si la Catalogne a interdit les corridas depuis 2010, la pratique des Correbous continuent à chaque saison estivale de semer le malaise au sein de la société catalane.
Mettre des flammes sur les cornes d’un taureau, le tirer avec des cordes, le lâcher dans les rues d’un village et le rendre fou face à des fêtards hystériques. Le Correbou pratiqué dans le sud de la Catalogne et dans la région de Valence indigne chaque année les amis des animaux.
En 2010, très divisé, le parlement catalan interdisait la Corrida espagnole. Les regards des associations de protection des animaux se sont alors tournés vers les Correbous. Une facette catalane de la tauromachie ibérique. Entre la lutte contre la barbarie et la défense de l’identité, les députés catalans en 2010 ont tenté un équilibrisme précaire : le maintien des Correbous mais avec l’interdiction de la mise à mort de l’animal. Les associations qui demandent l’abolition de cette tradition mettent en avant l’évidente torture psychologique que vit l’animal lors de cette expérience sortie d’un autre âge.
Cruauté animale
D’autant plus que chaque saison apporte son lot de dérapages. Ce week-end, lors d’un festival dans l’Emporda, près de Gérone au nord de la Catalogne, un taureau a été cruellement malmené avec de longues torches enflammées devant un public porté au-delà de l’enthousiasme.
Toujours pendant le pont du 15 août, lors de la feria Bou Capllaçat, à Amposta près de Tarragone, un taureau a foncé dans une voiture garée. L’animal s’est ensuite enragé sur une moto.
La plateforme pour l’abolition des Correbous demande dans son manifeste des « fêtes sans torture pour un traditionalisme non oppressif, pour une culture constructive, pacifique et solidaire ». Malgré une pétition signée par 50.000 personnes, les associations n’ont trouvé aucun écho législatif du parlement de Catalogne.