Une collection de clichés durs et personnels, un document d’exception.
Narcopiso. Quelques mètres carrés vétustes dans la crasse, des hommes et des femmes se perdent dans des chemins censées les mener au paradis artificiel. Quand on évoque le narco-squat, c’est souvent pour relater l’insécurité que le lieu génère dans son voisinage. Le terme à lui seul est effrayant. Le photographe brésilien vivant dans le Raval Sasha Asensio a visité un squat à drogue dans son quartier de Barcelone avec un autre objectif. Après avoir passé beaucoup de temps avec les occupants de l’endroit, Asensio a obtenu l’autorisation de réaliser une série de clichés exceptionnels.
« J’ai voulu aller au-delà des dramatismes habituels, montrer avec normalité ces existences insolites à travers ma caméra. Loin de vouloir montrer la « délinquance », ce qui m’intéresse, ce sont les utilisateurs, leur apparence, leur corps et leur vie, leur sensibilité et leur douleur permanente, se tournant encore et encore vers les analgésiques » confie le photographe à Equinox.
Commentant son oeuvre, Sasha Asensio poursuit: « les modèles me suggèrent beaucoup de choses, vraiment. Ce sont des gens qui résistent dans un environnement chaotique. Chaque jour pourrait être un chapitre de Cormac McCarthy. Je suis très attiré par le fait de pouvoir documenter cette résistance à se mouler dans une société où la digestion et la compréhension sont difficiles. »
Le travail de Sasha est disponible sur son compte Instagram.