Depuis plusieurs semaines, des vidéos d’agressions entre pickpockets et Barcelonais dans le métro circulent sur les réseaux sociaux et semblent augmenter en ce début d’été aussi vite que les températures. Etat des lieux.
La semaine dernière à Barcelone, un pickpocket s’est fait agresser par un usager du métro. Quelques jours plus tôt, des touristes répondaient de façon musclée à des passagers ayant tenté de les voler. Les altercations ne sont pas rares sur les quais du métro barcelonais. Les voyageurs n’hésitent plus à répondre et à montrer leur ras-le-bol.
Ces réactions sont-elles synonymes d’une hausse de la violence dans le métro de la capitale catalane? La situation serait la même chaque année à cette période. Toni Edo, représentant CGT métro et secrétaire communication de CGT Catalunya, explique à Equinox que « chaque été, l’arrivée des touristes provoque une hausse des vols dans le métro ». Des incidents qui peuvent se terminer en bagarre. « Cela crée la surprise en début de saison, mais aux mois de juillet et août les altercations surprennent beaucoup moins » confie le syndicaliste. Les mois d’hiver feraient oublier les incidents. S’il n’y a pas de chiffres précis sur le sujet, Toni Edo assure que les vols ne sont pas en hausse en 2019 par rapport aux années précédentes.
Interrogées par Equinox, des sources des Transports Métropolitains de Barcelone (TMB) confient que l’entreprise est « préoccupée par ces incidents indésirables impliquant un degré de violence ». Mais elle considère qu’il est encore trop tôt pour affirmer que ces affrontements entre voyageurs et pickpockets sont « une tendance ou s’il s’agit de quelques cas diffusés massivement par des activistes politiques centrés sur les questions de sécurité. »
Hausse du budget sécurité dans le métro
Toni Edo explique que ce ne sont pas aux travailleurs de TMB de gérer la sécurité, mais aux agents Securitas, « ils sont visibles, donc les pickpockets se moquent d’eux, il manque plutôt la police pour les arrêter ». Du côté de TMB, l’entreprise rappelle qu’elle travaille en permanence pour assurer la sécurité de ses voyageurs, en collaborant avec les forces de sécurité publique, Mossos d’Esquadra et Guardia Urbana. Les incidents sont gérés grâce au Centre de Sécurité et de Protection Civile du Métro.
« Les vols font l’objet d’une grande attention, avec des mesures comme la prévention pour les éviter, la dissuasion avec des moyens techniques et humains sur le terrain, la réaction en agissant immédiatement, et l’attention aux victimes afin qu’elles récupèrent leurs affaires volées » explique la TMB. Elle affirme également que le budget destiné à la sécurité est en constante augmentation depuis quatre ans, atteignant 25,6 millions d’euros en 2018.
Mais le système judiciaire espagnol est pointé du doigt par l’entreprise. Dans une grande ville comme Barcelone, les espaces publics représentent des terrains de jeu pour les voleurs récidivistes. L’entreprise en charge du métro précise qu’ils restent difficiles à stopper en raison du traitement judiciaire dans le pays. En effet, les vols à moins de 400 euros sont punis d’une amende. Ainsi, il n’est pas rare pour la police d’arrêter plusieurs fois la même personne en une semaine.
Face aux pickpockets, des Barcelonais ont décidé de s’organiser de façon non violente en créant des patrouilles dans le métro. À l’affût des voleurs, les justiciers les dénoncent à coups de sifflet et pancartes. Mais à long terme, il demandent un changement de la loi pour enfin réduire les vols dans la capitale catalane.