Carles Puigdemont demande à la France de ne pas commettre en Corse les mêmes erreurs que l’Espagne en Catalogne.
Carles Puigdemont, candidat aux élections européennes, s’est donné pour mission d’internationaliser la cause indépendantiste catalane. Certaines régions d’Europe sont plus ou moins réceptives au message de l’ancien président. La Corse, dirigée par les régionalistes, est une terre favorable aux thèses de Puigdemont. Dans son livre La crise catalane, Puigdemont explique sa vision d’un État en 2019. Ce n’est pas un territoire dont les frontières doivent être dessinées par des guerres anciennes, mais par les citoyens eux-mêmes. Autrement dit via l’auto-détermination des peuples. Dans une interview chez nos confrères de Corse-Matin, l’ancien chef de la Catalogne applique son principe pour l’île de beauté.
« Je ne suis pas très au fait de la politique française, mais j’observe un retour vers une sorte de nationalisme d’État. L’avenir et la modernité en Europe n’appellent pas cette idée ancienne des Etats-nations. Je me reconnais dans la diversité européenne, pas dans l’uniformisation culturelle et linguistique. J’espère que la France ne commettra pas en Corse les mêmes erreurs que l’Espagne en Catalogne » répond Puigdemont à la question sur les tensions entre la Corse et le gouvernement français.
Pacifisme
Ancienne république auto-proclamée en 1755, la Corse réclame régulièrement son indépendance, avec des moments où le processus sombre dans la violence
D’ailleurs Carles Puigdemont fait un appel au calme : « en Catalogne, notre mouvement n’a pas toujours été pacifiste. Mais je crois que la violence n’a pas lieu d’être dans notre société. Ce n’est pas un moyen utile de résoudre les conflits. Au contraire. En Catalogne, nous voulons être indépendants mais cela se fera dans le cadre des droits de l’Homme et d’une lutte non-violente. »