La violence s’installe de plus en plus dans le débat politique espagnol. L’ancien Premier ministre Manuel Valls est dans l’œil du cyclone.
Photo:AC/Equinox
Si Manuel Valls est le candidat aux élections municipales le plus suivi et commenté par les lecteurs et auditeurs d’Equinox, c’est aussi le plus critiqué sur nos réseaux sociaux. En marge d’une interview, l’ancien Premier ministre expliquait à l’auteur de ces lignes que les attaques provenaient de l’extérieur de Barcelone.
Et Manuel Valls d’égrener une liste non exhaustive : les frontistes, les islamistes radicaux, les fans de Dieudonné, ou encore des les Mélenchonistes. « J’ai tellement lutté contre ces gens, c’est normal d’en voir encore les stigmates » se désolait-il. Des ennemis extérieurs peut-être, mais pas seulement. Dans la même interview, Manuel Valls déplorait une agressivité verbale à Barcelone, tout en espérant que la barrière physique ne serait jamais franchie.
Dans un débat organisé mardi dernier sur la thématique du logement avec les candidats aux municipales, une longue aparté a été dédiée à la violence, un membre de l’extrême-gauche indépendantiste ayant récemment reçu des balles de revolver dans sa boite aux lettres. Manuel Valls a alors rappelé que les candidats aux élections municipales devaient désormais être escortés par des gardes du corps, « ce qui est anormal ».
Gardes du corps et vandalisme
De fait, lors d’une récente conférence de presse organisée devant la Sagrada Familia, l’ancien Premier Ministre était entouré de trois gardes du corps issus des Mossos d’Esquadra. Une femme et deux hommes, attentifs à tout mouvement suspect. L’équipe du candidat était également sur ses gardes alors qu’un chauffeur de taxi posté à quelques mètres commençait à élever la voix.
Contacté par Equinox, l’entourage de Manuel Valls a confirmé que le dispositif était en place depuis plusieurs semaines suite à une recommandation de la police catalane, et non sur demande du candidat. « Nous ne pouvons pas en dire davantage pour raison de sécurité » nous a-t-on indiqué.
L’extrême-gauche de la Cup, via sa branche de la jeunesse Arran, revendique régulièrement les opérations de vandalismes de sièges de partis électoraux. Dernièrement, Arran a attaqué au marteau le siège du Partido Popular (droite conservatrice) à Terrassa, ville située à une trentaine de kilomètres de Barcelone.
Auparavant c’était le parti Ciutadans (droite libérale) qui avait reçu la visite d’Arran, ainsi qu’une quinzaines d’antennes locales du Parti Socialiste.
Dans l’autre camp, le journaliste Jordi Borràs proche des milieux indépendantistes de gauche, avait été agressé en pleine rue l’été dernier par un passant qui lui a cassé le nez en hurlant « Viva España, Viva Franco ».
Tous les partis condamnent la violence d’un pays traversé depuis de longs mois par une véritable crise de nerfs politique.