L’ancien président catalan Carles Puigdemont annonce sa candidature au parlement européen. Si la loi électorale indique qu’il devra venir en Espagne (et donc se faire arrêter par la police) pour récupérer les documents officiels avant de siéger à Bruxelles, son équipe est déjà à la recherche de plans alternatifs.
La quasi-intégralité des prisonniers politiques et des exilés seront candidats aux prochaines élections. Tous incarcérés, les anciens ministres Rull, Turull et l’activiste Jordi Sanchez concourent aux élections législatives, Joaquim Forn aux municipales de Barcelone et le ministre de la culture en exil Puig aux sénatoriales.
L’ancien vice-président Junqueras sera à la fois candidat aux législatives et aux européennes. Il sera de fait concurrent de Carles Puigdemont qui a aussi annoncé sa candidature.
Si il est certain que les prisonniers ne pourront siéger au congrès des députés, la question se pose pour Carles Puigdemont. L’ancien président explique qu’il pourra siéger au parlement européen. Rien de moins sûr, car la législation espagnole indique qu’un élu européen doit au préalable passer devant la commission électorale pour jurer de respecter la constitution. Le parlementaire se voit ensuite remettre un document lui permettant de siéger à Strasbourg. Un processus impossible pour Puigdemont qui serait préalablement arrêté par la police en vertu du mandat d’arrêt national à son encontre.
Plan alternatif
Les proches de l’ancien président sont à la recherche du plan B.
Certains se sont demandés si Puigdemont pourrait se présenter avec une autre nationalité que l’espagnole, l’ancien président aurait pu acquérir discrètement la nationalité belge et ainsi échapper à la législation ibérique. Impasse : Puigdemont ne possède sur son passeport que la nationalité espagnole. D’autres espèrent que d’éventuels alliés membres de différents partis européens fassent pression pour que Puigdemont puisse rejoindre leur groupe parlementaire sans l’autorisation administrative espagnole. Ce qui semble être compliqué. D’aucuns espèrent que l’immunité parlementaire européenne pourrait donner une marge de manœuvre à l’indépendantiste lui permettant de récupérer son document sans risque d’être mis aux écrous ou encore qu’une tiers personne puisse l’obtenir en son nom.
Contacté par Equinox, un proche de Puigdemont au Palau de la Generalitat indique que l’ancien président aurait contracté les services d’une équipe d’avocats et obtenu un rapport juridique indiquant qu’il pourrait siéger à Bruxelles sans problème.
Chez la gauche indépendantiste du vice-président, Junqueras on est plus dubitatif. Un attaché parlementaire expliquait ses doutes à Equinox, craignant un simple effet d’annonce de Puigdemont et une impossibilité de siéger rendant sa candidature purement symbolique.
Quoi qu’il en soit les Français de Barcelone, comme les Européens et Espagnols, pourront le 26 mai prochain voter pour ou contre Carles Puigdemont.