Organisé à l’Institut français de Barcelone, le grand débat a réuni une centaine de personnes hier. Les thématiques propres aux expatriés ont rythmé la soirée.
Après une courte introduction de la députée Samantha Cazebonne, la parole a été donnée aux assistants, invités à réagir aux quatre grands thèmes définis par le gouvernement français : organisation de l’Etat et services publics, fiscalité et dépenses publiques, démocratie et citoyenneté, transition écologique. Modéré par Pierre-Olivier Bousquet, président de l’UFE Catalogne, et Nico Salvado, cofondateur d’Equinox, le débat s’est déroulé dans une ambiance assez détendue mais énergique.
La question du “coût prohibitif du lycée français” et de “l’égalité d’accès à l’éducation” a été rapidement soulevée, et applaudie par une partie de l’assistance. Les expatriés se sont par ailleurs plaints de la difficulté à joindre les services publics, même ceux de l’étranger, comme par exemple l’Institut français ou le Consulat. “Une galère” selon plusieurs d’entre eux.
Fiscalité européenne et participation citoyenne
De nombreuses propositions ont ensuite été formulées pour une simplification et une égalisation de la fiscalité. “Les Français de l’étranger sont spoliés” a lancé un assistant. CICE, prélèvement à la source, plus de contrôle des grands sociétés, pénalisation des députés absentéistes, le débat sur cette thématique a été particulièrement animé, avec une demande générale pour une harmonisation européenne de la fiscalité et des retraites.
L’abstention oscillant le plus souvent entre 80 et 90% dans leur circonscription, les Français de Barcelone présents ont aussi proposé différentes pistes pour encourager la participation citoyenne au débat public : vote obligatoire, comptabilisation du vote blanc, mise en place d’un service civique européen obligatoire pour tous, code déontologique des conseillers et hauts fonctionnaires, listes transnationales pour les élections européennes, une plateforme citoyenne pour permettre à tous de proposer des lois, un système de référendum d’initiative citoyenne.
Une première édition prometteuse
La dernière thématique, la transition écologique, a mis d’accord la plupart des participants. « Si on ne met pas l’écologie au cœur de nos politiques, nous pouvons nous dire au-revoir les uns aux autres » a lâché une assistante, chaudement applaudie. Supprimer le plastique, réduire la TVA via un indice écologique, rendre contraignantes les lois sur l’écologie, investir dans la recherche sur les moyens de transports propres, obliger les constructeurs à développer des points de réparation, interdire le glyphosate ont été quelques-unes de propositions.
Le débat a duré plus de deux heures trente, mais nombreux étaient les assistants qui espéraient que « cela n’en resterait pas là », et que cette grande soirée d’échanges pourrait déboucher sur d’autres rencontres ou initiatives. La députée a promis de réitérer l’expérience l’année prochaine, « si on lui en donne les moyens ».