Les anciens ministres de Carles Puigdemont disent tous les uns après les autres, devant les juges du Tribunal suprême, que la déclaration d’indépendance était purement symbolique.
« Le référendum n’était pas nécessaire pour déclarer l’indépendance. Ça n’a jamais été un acte décisif (…). L’indépendance a toujours été évoquée comme un accord [avec l’Espagne NDLR], en prenant autant de temps que nécessaire ». Cette déclaration a été prononcée devant les juges du Tribunal suprême cet après-midi par Dolors Bassa, ancienne ministre du Travail de Carles Puigdemont et membre du noyau le plus ferme du gouvernement qui a proclamé l’indépendance. Bassa a déjà passé un an de prison préventive et risque seize années de détention supplémentaires pour les délits de rébellion et sédition. Devant les juges, chaque mot compte et peut peser lourd dans la balance judiciaire.
Les anciens ministres Jordi Turull (porte-parole), Joaquim Forn (Intérieur), Raül Romeva (Extérieur) et Josep Rull (Industrie) présentent leur défense dans le même sens: le 27 octobre 2017 il n’y a jamais eu de vraie déclaration d’indépendance, seulement un acte politique et symbolique. Forn est celui qui a donné le plus d’arguments: après la fameuse déclaration, le gouvernement catalan n’a envoyé aucune lettre ni à l’Espagne, ni à aucun pays pour signifier son indépendance.
Le rôle de Quim Torra
Ce que l’on savait déjà prend une tournure plus officielle avec les déclarations des ministres de Puigdemont, qui sont les supposés pères de la nation catalane indépendante. Maintenant, s’il est clair que la République catalane n’a jamais été déclarée, la question de l’objectif du mandat de Quim Torra se pose.
L’actuel président de la Catalogne s’est fixé pour mission d’implanter la République proclamée le 27 octobre 2017. Si la déclaration n’a aucune valeur pour ses dépositaires, le rôle de Quim Torra se trouve alors vidé de sa substance. De nouvelles élections catalanes s’imposent, la législature est morte.