Manifestation à Madrid contre le gouvernement et pour l’unité de l’Espagne

Le Premier ministre espagnol cherche à faire passer son budget, et il a besoin des parlementaires indépendantistes. Sa décision de nommer un médiateur entre son gouvernement et celui de Catalogne a mis le feu aux poudres. La droite a appelé à une manifestation massive ce dimanche à Madrid.

Sur la Plaza Colón, en plein centre de Madrid, le lourd drapeau espagnol flotte du haut de son mât de 50 mètres. A ses pieds, une foule bien bigarrée, unie par son rejet du gouvernement espagnol dont elle exige la démission. Convoquée par la droite conservatrice du Partido Popular et les libéraux de Ciutadans, la manifestation est également soutenue par l’extrême droite de Vox et une ribambelle de groupuscules néo-fascistes. Le candidat à la mairie de Barcelone Manuel Valls, qui assure qu’il ne s’agit pas d’une « manifestation de droite et d’extrême droite […] mais d’une protestation transversale », a lui aussi fait le déplacement.

Sous le slogan « Pour une Espagne unie, des élections maintenant », les manifestants réclament la démission du gouvernement de Pedro Sanchez et la convocation d’élections législatives anticipées. Ces défenseurs de l’unité de l’Espagne digèrent mal les négociations menées par le Premier ministre socialiste pour convaincre les indépendantistes de voter son budget.

Une semaine cruciale

Arrivé au pouvoir en juin dernier au terme d’une motion de censure qui a mis fin au gouvernement Rajoy, Pedro Sanchez ne dispose pas d’une majorité socialiste au parlement espagnol, et doit compter sur les voix de Podemos et des indépendantistes. D’où la nécessité pour lui de ménager les Catalans. Le gouvernement a proposé mercredi la nomination d’un médiateur entre les deux exécutifs, avant de rétro-pédaler vendredi, annonçant que le camp indépendantiste avait refusé la négociation.

Les partis séparatistes PdeCAT et ERC ont pour leur part affirmé qu’ils présenteraient mercredi, jour du vote des budgets, une motion de rejet préalable. Un revers important pour Pedro Sanchez, qui aura alors du mal à ne pas convoquer d’élections anticipées. « Il ne pourra plus expliquer qu’il reste à la Moncloa pour améliorer les politiques publiques puisque son budget aura été rejeté, assure le politologue Guillem Pujol, il est un peu pris en sandwich entre la droite et les indépendantistes, et suscite la division même au sein de son propre parti. »

Semaine compliquée pour le chef du gouvernement espagnol qui verra aussi mardi débuter le procès des douze dirigeants indépendantistes poursuivis pour rébellion et malversation financière, un procès historique qui ravive déjà la ferveur des populations, dans un camp comme dans l’autre.

 

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