Moyen de transport économique, écologique et pratique, le covoiturage reste une option attractive pour aller et venir de Barcelone. Toutefois, plusieurs utilisateurs ont vécu des mésaventures des plus surprenantes. Témoignages.
« C’était un voyage surréaliste » raconte Guillaume, 35 ans. Aux côtés de sa femme Johanna, le Français effectue un trajet de Perpignan à Barcelone. Les deux passagers attendent plus d’une heure leur conductrice qui n’avait pas prévenu de son retard. « Elle ne s’excuse pas, on lui fait la remarque mais elle n’apprécie pas donc le ton monte. Elle arrive, ne nous adresse pas la parole puis finit par s’énerver, au point qu’elle menace de nous abandonner au milieu du trajet sur l’autoroute, tout en roulant à 160 km/h! » affirme-t-il.
Popularisé grâce à la plate-forme BlaBlaCar, le covoiturage est devenu un moyen de transport comme les autres pour se rendre d’une ville à une autre. Le site web met en relation les voyageurs qui souhaitent effectuer le même trajet à la même date, ce qui lui a valu de connaître un véritable essor ces dernières années.
Les petites villes deviennent accessibles et les voyages vers les grandes villes plus économiques. Mais de nombreux utilisateurs apprécient le covoiturage pour le lien social et rencontrer des passagers de tout horizon.
Francesc Sànchez n’a pas été déçu. « J’effectuais un trajet des Pyrénées-Orientales vers Barcelone. Je voyageais comme passager avec un couple. Au poste frontalier du col d’Ares, côté espagnol, une patrouille de la Police Nationale nous arrête et nous demande nos pièces d’identité, se souvient-il, les agents les conservent durant plus de 30 minutes car en fait l’homme était un hacker informatique! ». Suite à cette histoire et une seconde mauvaise expérience où l’un des passagers avait sur lui 150 grammes de cannabis ce qui leur a valu d’être immobilisés deux heures par la police, le quadragénaire décide d’arrêter les covoiturages. « Je n’en fais plus sans connaître à 100% la personne » assure-t-il.
Des trajets qui tournent au cauchemar
Certains Français ont vécu des voyages interminables. C’est le cas de Lucile, 27 ans pour aller de Montpellier à Barcelone. « J’ai mis 7h30 pour venir au lieu des 3h30 prévues raconte-t-elle, nous avons quitté la ville avec 45 minutes de retard, car nous attendions deux autres passagères qui terminaient leur shopping ».
Une fois sur l’autoroute, le conducteur ne dépasse pas les 100km/h et la voiture n’a pas l’air de supporter les montées. À deux heures de la destination, le véhicule tombe en panne au niveau d’un péage. « J’ai dû pousser le véhicule avec les autres filles pour éviter de rester au milieu de la route. Le conducteur appelle son assurance, nous attendons qu’une dépanneuse arrive puis qu’un taxi vienne de La Jonquera, pour nous récupérer puis nous amener à Barcelone » relate la jeune femme. « Le chauffeur ne s’est pas excusé une seule fois, ni nous a remercié de l’avoir aidé et d’avoir été compréhensives, alors que sa voiture n’était clairement pas en état de faire autant de kilomètres » conclut-elle.
Le nombre d’heures pour arriver à Barcelone, Marie ne l’a pas compté. La Française réserve son trajet seulement 1h30 avant son heure de départ, à cause d’une annulation de dernière minute. « Le conducteur n’avait pas de commentaire, en général je sélectionne des personnes ayant des remarques positives mais dans l’urgence je n’ai pas eu le choix » explique-t-elle. C’est alors que trois garçons peu rassurants la récupèrent, avant d’aller chercher une autre personne à l’autre bout de Montpellier, ce qui fait perdre une heure.
« Une fois en route, ils mettent la musique à fond, font des pauses pour fumer un joint conducteur compris, on roule jusqu’à 170 km/h et les autres filment pour immortaliser l’exploit » raconte Marie. Mais ce n’est pas tout, le véhicule s’arrête 1h30 à La Jonquera alors que ce n’était pas prévu. « Nous avons fait plusieurs magasins pour leurs courses, je n’en pouvais plus. Une fois arrivés à Barcelone, j’ai hébergé l’autre passagère qui est arrivée trop tard pour son check-in, et elle m’a avoué qu’elle ne serait jamais montée dans la voiture si je n’étais pas présente » confie la jeune Française.
Si les anecdotes sont nombreuses, des milliers de personnes continuent d’avoir de bonnes expériences, ce qui fait du covoiturage un moyen de transport de prédilection pour voyager entre la France et l’Espagne.