Le flamenco, la danse historique créée par le peuple andalou au XVIIIe siècle, possède également une grande histoire à Barcelone.
À l’origine, le flamenco se forme dans le triangle andalou : Séville, Jerez et Cadix. Chant profond a cappella, le cante jondo s’accompagne de palmas et de zapateados, claquements respectivement de mains et de pieds. Deux seuls instruments : les castagnettes, héritage de l’antiquité romaine, et la guitare flamenca.
On le sait moins, le Flamenco possède une âme à Barcelone, en la personne de Carmen Amaya née en 1918, et issue d’une famille de gitans catalans du quartier de la Barceloneta. Petite, elle débute son apprentissage du Flamenco à l’âge de 6 ans et en 1929 elle danse au fameux Poble Espanyol à l’occasion de l’inauguration de l’Exposition Universelle. Rapidement Amaya montera sur scène, particulièrement au Teatro Español. Elle entamera ensuite une carrière internationale avant de revenir vivre et mourir à Barcelone en 1963.
20 ans plus tard, en 1988, lors de la réouverture du Poble Espanyol, un des proches de Carmen Amaya, ouvre une salle de bal et restaurant en son honneur : le Tablao de Carmen. La volonté est d’en faire un lieu authentique mettant en valeur le flamenco énergique de Carmen Amaya et le flamenco de Barcelone. Il y a même une statue de Carmen Amaya dans l’enceinte des jardins Joan Brossa à Montjuïc.
Comme dans de nombreux domaines, la dictature franquiste établit une relation compliquée entre le flamenco et les Catalans. Franco fait de cette danse folklorique un emblème de l’identité nationale de l’Espagne, ce qui distancia les Catalans de cet art. A la fin de la dictature, le Flamenco ressurgit dans toute la Catalogne et fait partie intégrante du monde culturel local.