Chaque été, les plages de Barcelone voient fleurir des vendeurs ambulants proposant des mojitos rafraîchissants, en apparence. La police informe que les cocktails abritent des bactéries dangereuses pour la santé.
« Cerveza, mojito », ce refrain est bien connu durant la saison estivale sur les plages de Barcelone. Sur le sable, il est possible de prendre un verre sans bouger de sa serviette. Des vendeurs ambulants proposent des mojitos prêts à être consommés, pour le plus grand bonheur de certains vacanciers. Mais depuis plusieurs années ce commerce attire l’attention de la police, particulièrement en raison des conditions d’hygiène. Dans le cadre d’une enquête qui a duré plusieurs semaines, le Service de Protection de la Nature (SEPRONA) de la Guardia Civil et la police municipale ont réalisé une nouvelle opération au cours du mois de septembre.
Durant cette action, les agents ont trouvé dans des conteneurs poubelle et sous des plaques d’égout des ingrédients contaminés qui servent à la fabrication de mojitos. Tous les éléments qui composent le mojito ont été analysés par le laboratoire de chimie de la Guardia Civil: du glaçon au verre en passant par la feuille de menthe et même une poudre verte d’origine inconnue. Cette dernière servirait à donner de la saveur et couleur au cocktail.
L’analyse scientifique révèle que les boissons contiennent des ingrédients dangereux pour la santé comme la bactérie intestinale « escherichia coli » qui peut occasionner des diarrhées, gastro-entérites et autres problèmes digestifs et infections graves. Plus précisement, la bactérie « escherichia coli » provient des selles des êtres humains, des vertébrés et peut aussi se trouver dans de l’eau naturelle non traitée. Se laver des mains fait partie des précautions à prendre pour l’éviter.
Plages de Barcelone et problème de santé publique
« N’importe quelle bactérie peut arriver dans ces boissons. C’est irresponsable et cela représente un risque notable, terrible et inacceptable pour la santé publique. Le contrôle des administrations doit être très catégorique » confiait Antoni Trilla, chef d’épidémiologie de l’Hospital Clínic chez nos confrères de La Vanguardia. En plus de la fabrication des mojitos qui est effectuée dans des conditions douteuses, l’origine de tous les produits utilisés reste inconnue. Aucun contrôle n’est vérifié, ce qui favorise la prolifération des bactéries.
Après plusieurs inspections et contrôles dans le quartier de la Barceloneta où se situent les plages de Barcelone, 18 personnes de nationalité pakistanaise, indienne et roumaine ont été identifiées par la police, comme étant en relation avec ces mojitos impropres à la consommation. Une enquête a été ouverte contre les 18 accusés pour délit présumé contre la santé publique et le manque de licences et autorisations de la mairie pour vendre ces boissons.
Ces nouvelles informations s’ajoutent à celles révélées par une enquête en 2015. La police municipale expliquait que les vendeurs préparent les mojitos dans des rues adjacentes à la plage. En cas d’arrivée d’agents de la police, les cocktails sont cachés sous les voitures garées. Ils peuvent rester ainsi plusieurs heures, en recevant les vapeurs des pots d’échappement, se frottant à la graisse des roues ou entrant en contact avec des chats errants. De la glace est ajoutée au dernier moment aux mojitos, avant qu’ils soient tranquillement vendus sur la plage.