Le gouvernement socialiste va rendre illégale la fondation qui rend hommage au dictateur Franco. Une mesure symbolique.
C’est une exception européenne qui agace : l’Espagne est le seul pays démocratique à tolérer une fondation mettant à l’honneur un dictateur. La fondation Franco a pour objectif depuis 1975 de « diffuser et promouvoir l’étude et les connaissances sur la vie, la pensée, l’héritage et le travail de Francisco Franco Bahamonde, dans sa dimension humaine, militaire et politique, ainsi que sur les accomplissements des années de son mandat de chef de l’État espagnol » selon l’article premier des statuts de l’association.
Durant la crise indépendantiste de l’automne dernier, les séparatistes catalans dénonçaient cette fondation à longueur d’interviews, de discours, de tweets et de tribunes comme si son poids politique était réel. Il faut rendre honneur à la vérité : le rôle politique de cette fondation est complètement insignifiant, elle n’a aucune place officielle au sein des institutions du pays. Sa seule activité est de publier sur son site web des analyses politiques commentant l’actualité.
Renforcement de la loi de mémoire historique
Bien évidement, on ne comprend pas pourquoi une telle fondation existe, et dans une démocratie l’aspect malsain d’une telle organisation préoccupe légitimement.
Concrètement, l’exécutif va actualiser la loi de la mémoire historique impulsée par le gouvernement Zapatero en 2007. Un texte qui prévoyait que les statues, œuvres d’arts et noms de rues exaltant la dictature devaient être retirés. En élargissant ce texte, il sera possible de fermer la résiduelle Fondation Franco.