Depuis que Mariano Rajoy a perdu le pouvoir quasiment du jour au lendemain, la droite espagnole est en crise et se cherche un nouveau leader. Passage en revue des prétendants.
Le favori : Alberto Núñez Feijóo
C’est probablement, un des leaders du Partido Popular (PP) le mieux élu du pays. Alberto Núñez Feijóo enchaîne son troisième mandat, avec la majorité absolue dans la région océanique de la Galice. Consensuel, sans véritable colonne vertébrale idéologique, Feijóo tente d’effectuer le grand rassemblement de sa famille politique. Avec même une légère ressemblance physique, le président de Galice semble être une sorte de Rajoy 2.0. Il tente actuellement de rallier à sa candidature l’ultra-conservatrice Dolores Cospedal, afin de séduire la branche la plus droitière de son parti. Un parti difficile pour Alberto Núñez Feijó qui est le favori de la gauche pour prendre la tête du PP selon les enquêtes d’opinion. La frange conservatrice pourrait le bouder.
La reine déchue : Soraya Sáenz de Santamaría
Elle fut vice-présidente de l’Espagne et cerveau politique de Mariano Rajoy pendant 6 ans. Soraya Sáenz de Santamaría a proportionnellement accumulé autant de pouvoir qu’elle s’est fait d’ennemis au sein de son parti. Jugée responsable du fiasco indépendantiste catalan qu’elle gérait depuis sa vice-présidence, Santamaría semble politiquement démonétisée. De plus, elle ne s’est jamais présentée à une élection locale, autonomique ou municipale. Double fragilité : ne pas s’exposer à une compétition agace dans un parti aussi viril que le PP. Et le fait de ne pas posséder un bastion territorial empêche d’avoir une base de militants et d’élus fidèles et dévoués, très utiles dans une campagne pour rafler la présidence du parti.
La main droite décomplexée : María Dolores de Cospedal
Ancienne ministre de la Défense, Cospedal cumulait avec le secrétariat général du Partido Popular. A la tête des forces armées, María Dolores de Cospedal a pu tenir un discours très droitier, notamment dans le dossier catalan, qui lui assure la popularité au sein des bases du mouvement. Grâce au secrétariat général elle possède des réseaux très forts au sein du parti qui peuvent faire basculer une élection interne. Ayant dirigé la Castilla la Mancha pendant 4 ans, Cospedal possède dans cette région centrale de l’Espagne de puissants relais. Idem au sein de la puissante fédération du PP de Madrid qu’elle a personnellement réorganisée. Grâce à ces atouts, le candidat Alberto Núñez Feijóo propose à Cospedal un ticket afin de mettre le grappin sur les réseaux et l’image conservatrice qui lui manque. Feijóo/Cospedal serait forcément un couple gagnant. En y mettant un prix très élevé, l’ancienne ministre de la Défense pourrait se laisser tenter.