Le monde politique s’indigne de tweets de Quim Torra, futur président de la Catalogne. L’accusation de xénophobie est lancée.
Quelques minutes après l’annonce de Carles Puigdemont désignant Quim Torra comme son successeur, une pluie de critiques est tombée sur le futur président. Du néo-conservateur Albert Rivera (Ciutadans) à la maire Ada Colau (Podemos), l’ensemble de l’arc politique s’est indigné, présentant Quim Torra comme un xénophobe suprématiste catalan. A l’origine de la polémique, une série de tweets qu’a publié celui qui était écrivain et éditeur en 2012. Dans ces messages, Torra différencie systématiquement les Catalans des Espagnols.
« Les Espagnols ne savent que piller. » « Evidemment, nous (les Catalans) vivons sous occupaion des Espagnols depuis 1714. » « Si nous continuons comme ça encore quelques années, nous risquons (les Catalans) de devenir aussi fous que les Espagnols eux-mêmes ». « Les Espagnols en Catalogne sont comme l’énergie: ils ne disparaissent pas, ils se transforment ». « Surtout, ce qui est surprenant, c’est le ton, les mauvaises manières, la charcuterie espagnole, le sentiment d’immondices ». « Entendre Albert Rivera parler de moralité, c’est comme entendre les Espagnols parler de démocratie. »
Excuses télévisées
Aujourd’hui lors d’une interview sur TV3, Quim Torra a présenté ses excuses pour ces paroles écrites il y a six ans. Selon le futur président, l’objectif n’était pas de choquer.
Contacté par Equinox, le politologue Silvio Falcon estime qu’on ne peut pas parler de xénophobie ni de racisme. « Sa trajectoire est solide, c’est un éditeur et écrivain prestigieux, et si l’on ressort ces tweets maintenant, ce n’est pas par hasard, on a fait la même chose avec Puigdemont et Junqueras à l’époque, analyse ce professeur de sciences politiques à l’université de Barcelone, la trajectoire civique de Torra dément les accusations de xénophobie et ethnicisme ».
Le débat d’investiture sera à suivre en français en direct demain dès midi sur equinoxmagazine.fr