Les indépendantistes doivent trouver un accord pour former un gouvernement. Carles Puigdemont était à la tête des négociations. Son incarcération complique les choses.
« On ne sait plus quoi faire pour former un gouvernement, nous n’avons plus de plan » confie un parlementaire indépendantiste à Equinox ce matin, 24 heures après l’arrestation de Puigdemont qui a clôturé un week-end noir ayant débuté vendredi soir par l’incarcération du candidat à la présidence de la Catalogne et une bonne partie des anciens ministres de Puigdemont.
Depuis le 21 décembre dernier, les trois forces indépendantistes Junts Per Catalunya de Carles Puigdemont, la gauche républicaine (ERC) et l’extrême gauche de la Cup n’arrivent pas à s’entendre pour former un gouvernement qui mettra fin à l’article 155 de la Constitution plaçant les institutions catalanes sous tutelle espagnole. Tous les plans sont tombés à l’eau : investir Carles Puigdemont depuis Bruxelles, Jordi Sanchez depuis la prison et Jordi Turull qui a vu son débat d’investiture interrompu par un placement en détention préventive. « C’est Puigdemont qui négociait tout depuis Bruxelles, maintenant qu’il est en prison, je ne sais pas comment vont avancer les discussions pour former un gouvernement, et qui va diriger les chose » s’interroge, visiblement déboussolé, un député indépendantiste contacté par Equinox.
Elsa Artadi, figure de Junts Per Catalunya, déclarait ce matin sur TV3 qu’il fallait que le parlement investisse officiellement Carles Puigdemont depuis sa prison allemande. Une source influente du parti ERC explique doctement à Equinox que voter pour Puigdemont au parlement est totalement écarté car « ça ne sert à rien de l’investir, et faire des choses qui ne servent à rien…ça ne sert à rien ».
Horloge constitutionnelle
Ce qui est certain, c’est que la date butoir pour former un gouvernement est désormais fixée au 22 mai. La loi prévoit qu’après un débat d’investiture stérile, ce qui fut le cas de celui de Jordi Turull jeudi dernier, le parlement dispose de deux mois pour trouver un président. En cas contraire, le parlement est dissous et de nouvelles élections sont organisées.
Un scénario qui pour le moment est écarté par les sources que nous avons contactées. L’idée est de récupérer les institutions catalanes et de mettre fin à l’article 155. Le président du parlement Roger Torrent appelle à un grand rassemblement des forces démocratiques qui pourrait englober Podemos pour répondre aux attaques de l’État espagnol contre les institutions catalanes.