Après 4 ans d’absence suite à son interdiction par les tribunaux espagnols, Uber revient aujourd’hui avec un nouveau mode de fonctionnement : le service avec chauffeurs privés.
« Cette fois-ci, nous voulons faire les choses bien » assurait cette semaine Juan Galiardo, directeur d’Uber en Espagne et formé à la Business School barcelonaise ESADE. Uber avait déjà ouvert dans la capitale catalane en mai 2014, sur le même modèle que de nombreux pays dans le monde : des particuliers servant de chauffeurs à d’autres particuliers, et avec leur propre véhicule.
Un fonctionnement propre aux startups d’économie collaborative, qui facilite les échanges entre non professionnels. Mais elle a suscité une violente opposition de la part des chauffeurs de taxis qui considéraient ce service comme de la concurrence déloyale, puisque les chauffeurs Uber n’avaient pas besoin de la licence très onéreuse imposée au secteur du taxi. Un tribunal de Madrid a ordonné fin 2014 l’interdiction de la startup dans toute l’Espagne tandis qu’un juge de Barcelone a saisi la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) .
En décembre dernier, la CJUE a finalement rendu son verdict en indiquant qu’Uber était « un prestataire de services de transport » et qu’à ce titre « il [pouvait] être réglementé au même titre que les taxis » et que « les Etats membres peuvent par conséquent réglementer les conditions de prestation de ce service ».
« Bienvenue en enfer »
Uber revient donc à Barcelone ce mardi 13 mars, mais pas sur le modèle français de transport entre particuliers. L’entreprise a finalement opté pour le même système que Cabify, qui utilise sa propre flotte de véhicules et emploie son propre personnel de chauffeurs (VTC). Avec 120 voitures, près de 300 chauffeurs et des tarifs 15% inférieurs à ceux des taxis (6 euros de la Place Catalunya à la Sagrada Familia, 26 euros de la Place Catalunya à l’aéroport), Uber débarque donc dans un secteur très sensible.
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« Bienvenue en enfer » a déjà averti une association de chauffeurs de taxis barcelonais. Il y a tout juste un an, le secteur des taxis avait mené une grève massive et parfois violente pour protester contre la concurrence déloyale de ces services et le nombre trop important de voitures VTC par rapport aux licences de taxis. Le syndicat des taxis a notamment déposé un recours au Tribunal suprême pour contester le ratio d’un VTC pour 30 taxis fixé par la loi, un ratio bien trop bas selon eux.