À Barcelone, le saint patron de l’architecture catalane Antoni Gaudí risque bien de devenir saint tout court, annonçait hier le Vatican.
Photo : Pablo Audouard Deglaire (1856 – 1919) — AA.VV., Gaudí 2002. Misceŀlània, Ed. Planeta, Barcelona (2002)
Alors que la Sant Jordi est presque là, une nouvelle figure religieuse pourrait bientôt faire son apparition : saint Gaudí. En effet, ce lundi, le pape François a validé un décret reconnaissant les « vertus héroïques » de l’architecte catalan. Une étape décisive dans le processus de canonisation, amorcé en 2000 par l’Association pour la béatification d’Antoni Gaudí fondée en 1992.
Par la suite, le cardinal et archevêque de Barcelone, Juan José Omella, a créé l’Association canonique qui a pris le relais de l’association civile et remis au Vatican en 2023 la positio — un dossier de plusieurs centaines de pages — pour faire de l’auteur de la Sagrada Família un saint en bonne et due forme.
« La beauté des choses » et « Dieu comme la beauté »
Le chemin de croix vers la sainteté suit un protocole bien huilé : d’abord « vénérable serviteur de Dieu », ensuite béatifié, enfin saint. À chaque étape, un miracle doit être attribué au défunt. Pour l’instant, Gaudí coche la première case. Pas encore de guérison inexpliquée à son actif, mais une œuvre déjà sacrée par des millions de visiteurs annuels.
À l’Association canonique, on salue un homme de foi, un visionnaire mystique, un génie de la nature. Un architecte « en prière permanente », qui aurait fait de son œuvre un prolongement de sa spiritualité. En 2010, Benoît XVI lui-même voyait dans la Sagrada Família le trait d’union entre « la beauté des choses » et « Dieu comme la Beauté ».