L’Espagne sort blessée après la guerre économique de Trump

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Crise énergétique, baisse du PIB, incertitude sur l’inflation : la politique protectionniste des États-Unis était sur le point de ralentir la croissance espagnole, aujourd’hui la plus forte d’Europe. L’Espagne pousse un soupir de soulagement après l’annonce, ce mercredi, de Donald Trump de revenir aux habituels 10 % de taxes douanières.

Alors que l’administration américaine a lancé une vague de droits de douane, notamment sur l’acier et l’aluminium européens, malgré le revirement ce mercredi de Trump qui a décidé de laisser tomber ses droits de douane exorbitants, l’économie espagnole sort blessée de la secousse de ces derniers jours fous.

La réaction immédiate des marchés face aux annonces de Donald Trump a provoqué une chute brutale des prix de l’énergie, du gaz et du pétrole. Chez les géants espagnols de l’énergie — Iberdrola, Endesa, Repsol ou Naturgy — la sonnette d’alarme, jusqu’à ce mercredi soir, était enclenchée. La forte volatilité rend difficile la planification à long terme. “Le marché anticipe dix années très compliquées”, confie un cadre du secteur au journal économique Expansión. La baisse des prix décourage les investissements dans les énergies renouvelables et menace la rentabilité de projets en cours. Dans le nucléaire, les discussions sur la prolongation des centrales espagnoles sont plombées par l’incertitude tarifaire.

Si Trump a cédé et est revenu à une politique classique des droits douaniers, c’est en raison d’une mobilisation quasi planétaire. À Madrid, le gouvernement de Pedro Sánchez a activé un plan de soutien de 14,1 milliards d’euros pour amortir le choc. Une enveloppe massive pour protéger les secteurs et les travailleurs directement affectés. Le ministre de l’Économie, Carlos Cuerpo, a prévenu : “Les droits de douane touchent 80 % des exportations espagnoles vers les États-Unis. Et cela n’inclut pas encore les effets indirects, comme la désorganisation des chaînes de valeur mondiales.”

Trump a cédé en revenant donc sur sa décision de fixer les droits de douane à 100 %, mais laisse planer une menace : la baisse ne dure que 90 jours. En juillet, si ce n’est pas qu’un simple effet d’annonce, le Président américain pourra de nouveau lancer une attaque économique mondiale.

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