Des palmiers, du soleil, de bons restaurants et une foule d’activités… Barcelone est sans aucun doute une ville de vacances sans pareille. Mais quand on y habite à l’année, où part-on ? Qu’est-ce que ça veut dire, les vacances, quand on y vit déjà 12 mois sur 12 ? Témoignages.
Photo : Clémentine Laurent
« On rentre en Corse pour les vacances d’été. On quitte une station balnéaire pour une autre station balnéaire », jubile Monica. Cette Française autoentrepreneuse originaire de Corse s’est installée à Barcelone cet hiver, et pour son premier été catalan, le choix a été simple : aller voir la famille tout en profitant de l’île de beauté.
Rentrer voir sa famille est très souvent l’option choisie par les expats, bien que ce soit parfois par dépit. Fanny, par exemple, fait toujours la même chose, chaque été : « on a de la famille un peu partout en France (Sud Ouest, deux-Sèvres et Bourgogne), on va chez les uns et les autres, c’est un mini road trip ».
Une tournée des proches très répandue chez les expats de longue date. En effet, ils sont ceux qui voient le plus rarement leur famille dans l’année, étant très bien établis dans la ville d’accueil. À l’inverse, les néo-expats rentrent en règle générale plus souvent chez eux et encore mieux, on leur rend davantage visite à Barcelone : l’été arrivant, nul besoin de se déplacer pour faire le tour des amis et de la famille.
« Rester tout le mois d’août à Barcelone […] ce n’est pas l’idéal »
Parmi les néo-Barcelonais, un certain nombre fait donc le choix de jouer à domicile, c’est-à-dire d’explorer le pays. C’est le cas d’Eva qui a décidé de passer ses vacances d’été en Andalousie pour sa première année barcelonaise. Son objectif ? « Aller faire un roadtrip en train, sans prendre l’avion. Le mot d’ordre c’est profiter d’être dans ce pays pour le visiter de fond en comble », répond cette chargée de relations dans une maison d’édition. En choisissant de rester en Espagne, la vingtenaire suit sans le savoir la tendance catalane, puisque 70 % d’entre eux restent dans le territoire. Mieux, ils sont une majorité à répondre « l’Andalousie » quand interrogés sur leur destination estivale.
À l’instar d’Eva, beaucoup de Français utilisent la proximité géographique de l’Espagne avec certaines destinations, plus difficilement atteignables depuis la France. C’est le cas de Juliette, 24 ans et depuis 6 mois dans la capitale catalane. Pour elle, ce seront les îles Baléares, qu’elle n’aurait pas imaginé faire si elle était restée en France. Mais à partir de Barcelone les billets d’avions sont moins chers, et il y a l’option bateau.
Beaucoup de résidents partiront en août, pour fuir les touristes et la chaleur écrasante : c’est, en soi, déjà des vacances loin du bourdonnement citadin. D’autres n’ont pas cette chance, comme Fanny qui doit partir en juillet : « pas le choix pour le travail, bien que du coup, rester tout le mois d’août à Barcelone avec moins d’activités pour les enfants, les températures encore plus chaudes et la plupart des gens en vacances ça n’est pas l’idéal… ».
D’ailleurs, si la maman aime ces séjours familiaux, elle aimerait un peu de changement. Pas le choix pourtant, continue-t-elle, « quand on est parent expat, le passage en France pour voir la famille, on ne peut pas y échapper« . Des voyages forcément éreintants qui ne ressemblent plus vraiment à des vacances : finalement, le repos se fait à Barcelone, une fois qu’on est revenus.
