L’Espagne devrait enregistrer la plus forte croissance parmi les grandes économies avancées cette année, selon les dernières prévisions de l’OCDE, qui révise à la hausse ses estimations pour le pays.
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) anticipe une embellie du produit intérieur brut espagnol, avec une progression attendue de 2,5 % en 2024, suivie d’une nouvelle hausse à 2,6 % en 2025. Cette performance placerait l’Espagne en tête des grandes puissances économiques en matière de croissance, dans un contexte européen encore fragilisé.
Alors que de nombreuses incertitudes pèsent sur l’économie mondiale — tensions géopolitiques persistantes, inflation résiduelle, politique monétaire prudente — l’Espagne tire son épingle du jeu. Portée par la vigueur de la demande intérieure, la reprise du tourisme et une certaine stabilité sur le front de l’emploi, l’économie ibérique parvient à maintenir un rythme de croissance supérieur à celui de ses voisins européens. L’OCDE souligne également l’impact positif des fonds européens du plan de relance Next Generation EU, dont la péninsule est l’un des principaux bénéficiaires. Cette combinaison de facteurs confère au pays une résilience appréciable, malgré les tensions persistantes sur les prix et un accès au crédit plus resserré.
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À l’inverse, la zone euro dans son ensemble continue de marquer le pas, avec une croissance projetée à seulement 0,6 % cette année. Le contraste est particulièrement marqué avec l’Allemagne, dont la croissance devrait plafonner à 0,2 % en 2024. Le pays, confronté à un ralentissement industriel prolongé, voit ses perspectives encore revues à la baisse, confirmant une stagnation qui inquiète Berlin et ses partenaires européens. Même tendance pour l’Italie, dont le PIB ne devrait progresser que de 0,7 % cette année. En revanche, la France résiste mieux avec une croissance estimée à 0,7 % en 2024, avant un léger redressement en 2025. Outre-Atlantique, la dynamique reste plus favorable. Les États-Unis devraient croître de 2,1 % cette année, avant de ralentir à 1,7 % en 2025.
Les mesures protectionnistes inquiètent
Parallèlement à ces prévisions, l’OCDE met en garde contre un possible repli du commerce mondial, affecté par la montée des tensions protectionnistes. Si les conflits commerciaux, notamment entre les États-Unis et la Chine, venaient à s’intensifier, l’organisme prévoit une contraction des échanges de 2 % en 2024. Une évolution qui pèserait lourdement sur les économies les plus ouvertes, en particulier en Europe.
Enfin, l’OCDE rappelle que la politique monétaire restera un facteur clé pour l’évolution de l’activité. Une baisse prudente des taux d’intérêt pourrait intervenir à partir de la seconde moitié de l’année, si l’inflation continue de ralentir.