Pour beaucoup, l’Espagne est synonyme de soleil, tapas, et de farniente sur la plage. Mais si l’on gratte le vernis de la destination touristique, on découvre pléthore d’endroits, de traditions et d’activités insolites.
Voici un petit best-of des bizarreries ibériques les plus étonnantes.
La plus grande bataille de tomates du monde
Le chaland égaré qui passera à Buñol à l’Ouest de Valence le dernier mercredi du mois d’août, se demandera sûrement s’il rêve où si la population de la ville dans son entièreté est victime d’une intoxication au pain de seigle. Qu’il se rassure (ou pas), chaque année la Tomatina, un festival où des milliers de personnes s’envoient des tomates bien mûres en pleine figure, transforme les rues de cette petite ville en un immense gaspacho humain. C’est complètement absurde, extrêmement drôle, et cela représente sûrement la meilleure manière de régler ses comptes avec son patron ou son ennemi de l’école primaire. Comme on envie les Bunoliens…
Le Silbo Gomero : siffloter pour commander un café
Sur l’île de La Gomera, dans les Canaries, on ne parle pas, on siffle. (Enfin si, tout le monde parle désormais espagnol.) Mais le Silbo Gomero : un langage sifflé ancestral qui permettait autrefois de communiquer d’une vallée à l’autre sans avoir besoin de faire des kilomètres, est encore enseigné à l’école. Ce langage est d’ailleurs inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO, preuve que l’Espagne ne plaisante pas avec les traditions perchées. M le Maudit, n’a qu’à bien se tenir !
Un hymne national sans paroles
Chanter l’hymne national, une épreuve de mémoire ? Pas en Espagne. Ici, on a réglé le plus gros casse-tête des footballeurs avec un hymne sans paroles. La Marcha Real se contente ainsi d’une mélodie instrumentale, et malgré plusieurs tentatives pour lui attribuer des paroles, aucune version n’a jamais été validée.
Une île franco-espagnole qui change de pays tous les six mois
Bienvenue sur l’île des Faisans, le bout de terre le plus schizophrène d’Europe. Située sur la rivière Bidassoa, elle appartient à la France de février à juillet et à l’Espagne d’août à janvier. 6 mois de l’année, l’île est espagnole, le reste du temps, elle est française, et les moutons sont bien gardés. À quand une double nationalité express pour les habitants ? Ah non, personne n’y vit. Et d’ailleurs, pas d’élégants volatiles non plus. « Il n’y a pas de faisans sur l’île des Faisans, qui n’est qu’une façon de plateau vert. Une vache et trois canards représentent les faisans ; comparses loués sans doute pour faire ce rôle à la satisfaction des passants », ironisait déjà Victor Hugo dans Voyage de Bayonne à Saint-Sébastien. Cette étrange confusion viendrait peut-être d’une mauvaise traduction d’un mot français lié au « passage » ou au « péage », transformé au fil du temps en une référence ornithologique… Totalement erronée.
Le plus vieux restaurant du monde est à Madrid
Le restaurant Botín, ouvert en 1725, est officiellement le plus ancien restaurant du monde encore en activité, et est même entré dans le livre des records. Il a survécu à toutes les guerres (il est ainsi resté ouvert pendant la guerre civile) crises et modes alimentaires (même le véganisme). Son plat signature ? Le cochon de lait rôti, préparé depuis plus de 300 ans selon la même recette. Si ce n’est pas une preuve de fiabilité, ça.
Une frontière à traverser en tyrolienne
Si l’idée de passer d’un pays à l’autre en marchant semble trop classique, il y a une alternative plus aventureuse : la tyrolienne transfrontalière entre l’Andalousie et le village portugais d’Alcoutim. Accroché à un câble long de 720 mètres, on part d’Espagne, on atteint une vitesse de 80 km/h et on atterrit au Portugal… avec une heure en moins à cause du décalage horaire. Non, ce n’est pas une blague.