Arrivés dans la cité catalane par hasard, par curiosité ou par envie d’exotisme, nombreux sont les Français qui n’en sont finalement jamais repartis. Témoignages.
Photo de couverture : Jean-Baptiste DR
« Si c’était à refaire, je rechoisirais Barcelone sans hésitation ». Pour Jean-Baptiste, 40 ans, la Catalogne n’était pourtant pas le premier choix. A la sortie du lycée, il s’envole pour des études de commerce à Londres. « Mais j’ai eu un petit souci de climat, le changement était trop drastique avec la Corse où j’ai grandi ». Direction Barcelone, son école londonienne a des partenariats sur place et il peut y effectuer un échange pour 18 mois. Le soleil est au rendez-vous, il rencontre une jeune Barcelonaise, et décide de rester. « J’ai enchaîné avec un master à ESADE puis des stages sur place et logiquement j’ai commencé à travailler ici ».
Jean-Baptiste se marie, a deux filles puis divorce et vient d’avoir une troisième fille. Des attaches familiales qui lui compliqueraient forcément un départ. Mais le quadra n’a de toute façon aucune envie de partir. « C’est un climat similaire à la Corse, avec la mer, mais dans le domaine de la finance où je travaille, ce serait difficile de trouver un emploi dans une multinationale en Corse ! »
Jean-Baptiste est loin d’être une exception. De nombreux étrangers qui étudiaient avec lui sont restés. C’est aussi le cas de Laure, Dijonnaise venue en échange Erasmus il y a un peu plus de 20 ans. « La ville m’a plu, je m’y sentais bien, et puis j’ai rencontré mon futur mari ». Lui est danois, également en échange universitaire. Ils sont aujourd’hui mariés avec deux enfants.
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« On a tous les deux trouvé du travail dans notre domaine, ça a toujours été notre ville commune et c’est maintenant celle de nos enfants », raconte cette responsable marketing d’une entreprise touristique. Pourtant, elle non plus, rien ne la destinait à vivre en Espagne. « J’ai fait allemand en deuxième langue ! », raconte-t-elle en riant. Vingt ans plus tard, elle s’exprime parfaitement en espagnol et se défend en catalan, langue de scolarisation des enfants.
L’amour et le travail
D’après les chiffres municipaux, la moitié des Français de Barcelone sont installés sur place depuis plus de 6 ans. Une expatriation plutôt longue et motivée, selon les récentes études, par deux motifs principaux : l’amour et le travail. « Si je veux trouver un poste équivalent en France, je devrais aller vivre à Paris, et je n’en ai aucune envie ! », assure Laure.
Car si le climat et le style de vie séduisent les nouveaux arrivants, c’est finalement souvent leur vie personnelle ou leur situation professionnelle qui les fait rester. « Beaucoup de mes amis français sont repartis car ils tournaient en rond dans leur carrière ici, il n’y a pas forcément les mêmes opportunités à Barcelone que dans d’autres grandes villes du nord de l’Europe ».
Malgré ses nombreux atouts, Jean-Baptiste reconnaît aussi que la ville a beaucoup changé depuis son arrivée en 2007. « Le coût de la vie a beaucoup augmenté et la sécurité s’est détériorée ». Mais Barcelone continue d’attirer chaque année des Français qui s’y voient bien pour la vie. Comme Zoé, arrivée à la rentrée dernière pour ses études de commerce. « Je n’ai aucune envie de rentrer en France, c’est la meilleure ville du monde », s’enthousiasme la jeune étudiante toulousaine, qui a déjà convaincu ses parents de réaliser toutes ses études dans la capitale catalane. La relève pourrait donc bien être assurée… à condition de trouver travail et amour.
