Entre les références à son club de foot ou au fameux hôtel W, Barcelone est omniprésente dans le travail des rappeurs français. La ville a différentes facettes qui en font un objet symbolique dont les musiciens ne se passent plus.
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Et si la réussite, c’était de mener la belle vie à Barcelone ? C’est ce que semblent penser de nombreux rappeurs français et notamment le plus streamé d’entre eux : Jul. « Millions d’euro coffrés dans mon MacBook. Là, j’suis sur Barcelone sur DoubleYou»., assure-t-il dans le titre Macbook, liant la récompense de sa réussite à un séjour dans le prestigieux hôtel W, à plus de 500 euros la nuit tout de même. L’artiste La Fève lui emboite le pas dans sa chanson Jeune Interlude en se disant « à Barcelone, à l’aise ».
Car dans l’imaginaire collectif, Barcelone, c’est le « sea and sun », la plage, les tapas et les vacances. Musicalement, il est presque impossible de passer à côté de son influence, inscrite dans le lexique musical comme Paris ou Miami. Et en particulier pour les musiques urbaines où la connexion s’est même faite au niveau artistique avec les nombreuses collaborations entre rappeurs français et barcelonais.
Un symbole de puissance, entre petits trafics et grand football
Mais Barcelone possède d’autres caractéristiques qui attire les bad boys de la musique. Ville portuaire de premier plan, elle symbolise un lieu d’affaires illicites, inspirant pour raconter une histoire, ou se donner une image de bandit. « Y a les outils, y a c’qui faut, avec des potes en cavale, j’dors à Barcelone », lâche le rappeur Ninho. Dire qu’il dort à Barcelone, et pas à Séville ou à Valence, c’est un choix qui permet d’illustrer la dite « cavale ».
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Et quand Jul dit « Je suis de la street comme à l’Hospitalet », il inscrit la ville de la banlieue de Barcelone comme un ghetto. Ici, loin de la plage, ce qui est raconté, c’est une toute autre facette de la cité méditerranéenne.
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Enfin, comment parler de références à Barcelone sans parler de son équipe de foot, sans cesse citée dans les textes musicaux français ? Si le foot et le rap sont souvent très liés, avec le Barça, le lien est d’autant plus fort que l’équipe symbolise une forme d’excellence.« Précis comme Paris et Barça », rappe Lesram. Et quand Alpha Wann écrit « Technique tout l’temps. Nous quand, on joue c’est le Nou Camp » (inverse de Camp Nou, stade du FC Barcelone), c’est qu’il se dit particulièrement fort dans son domaine, notamment de par sa « technique », comme l’équipe barcelonaise.
Et surtout, il y a un mot qui, avant 2017, n’avait jamais été prononcé dans la discographie entière du rap francophone et qui est maintenant devenu iconique : la Remontada. « C’est la remontada comme les Barcelonais » chante Ninho dans Vrai de vrai. Cette remontée spectaculaire du Barça face au PSG le 8 mars 2017 est devenue le symbole de la réussite envers et contre tout pronostic. Depuis ce fameux match, elle a été mentionnée près d’une centaine de fois par les rappeurs français. De quoi alimenter encore pour des années la légende barcelonaise.