Un an après l’entrée en vigueur de l’encadrement des loyers en Catalogne, les prix ont reculé de 6,4 % à Barcelone et de 3,7 % en Catalogne, selon les données présentées hier par le gouvernement espagnol.
Depuis l’entrée en vigueur de la régulation en mars 2023, le prix moyen des loyers à Barcelone a chuté de 5,1 % en un an. Cette tendance à la baisse s’est accentuée au fil des mois, avec une diminution de 6,4 % entre le premier et le quatrième trimestre 2024. Cette diminution marque un tournant après une décennie de flambée des prix, au cours de laquelle les loyers avaient grimpé de 68 %.
En parallèle, la capitale catalane a enregistré 780 nouveaux contrats locatifs de plus qu’en 2023, soit une augmentation de 416 contrats depuis la reconnaissance officielle de Barcelone comme zone de marché immobilier tendu. Cette évolution traduit une stabilisation du marché, avec une baisse du turnover des locataires, favorisée par l’extension de la durée minimale des baux à 5 ou 7 ans, mesure introduite par la réforme de 2019.
Le maire de Barcelone, Jaume Collboni, a salué ces résultats en soulignant la nécessité de « poursuivre les politiques publiques pour garantir un accès équitable au logement ». Barcelone est la première et la seule grande ville espagnole à s’être déclarée zone de marché immobilier tendu, appliquant un plafonnement des loyers sur l’ensemble de son territoire. Actuellement, 271 municipalités catalanes sont soumises à cette régulation, représentant 90 % de la population de la région.
Un marché encore sous pression
Si l’encadrement des loyers a permis d’atténuer la hausse des prix, les autorités locales reconnaissent que davantage d’efforts sont nécessaires pour répondre à la demande croissante. La mairie vise à doubler la production de logements sociaux d’ici la fin du mandat, avec un rythme de 1 000 nouveaux logements publics par an grâce à une collaboration renforcée avec d’autres institutions, le secteur privé et des organisations à but non lucratif.
La municipalité continue aussi de lutter contre les dérives des locations de courte durée, qui permettent à certains propriétaires de contourner l’encadrement des loyers. Si ce type de contrats représente moins de 15 % du marché locatif, il est en très forte augmentation depuis ces derniers mois, posant un vrai problème de logement dans la ville.