Un radar posté à 5 kilomètres de la frontière bat tous les records : plus de 50 000 amendes en quatre mois. Les habitants du coin sont furieux.
Photo : NS/Equinox
Un radar situé sur la route nationale N-II à la sortie de La Jonquère, en direction de Figueras, suscite une vive polémique. Installé depuis seulement quatre mois, ce dispositif a déjà flashé plus de 50 000 véhicules, soit une moyenne de 411 sanctions par jour. Face à cette situation inédite, une fronde citoyenne s’organise et l’opposition politique monte au créneau.
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L’implantation du radar avait été justifiée par l’ancienne maire de La Jonquera, Míriam Lanero, qui s’appuyait sur une étude révélant que 90 % des véhicules dépassaient la vitesse autorisée sur ce tronçon. Elle indique aujourd’hui que seulement 2 % des 20 000 véhicules quotidiens circulant sur cet axe ont été verbalisés.
Mais l’explication ne convainc guère les habitants qui se sont regroupés au sein de la plateforme « Stop Radar » pour réclamer l’annulation des amendes et la suppression de l’appareil. D’après eux, le radar aurait déjà sanctionné deux fois plus d’automobilistes que les deux radars les plus actifs de la région en une année complète. Certains conducteurs comptabilisent plus de vingt infractions en seulement quelques mois, tandis qu’une centaine d’autres auraient reçu plus de dix contraventions.
Bras de fer entre la mairie et les habitants
La plateforme « Stop Radar » conteste la légitimité du dispositif en avançant un argument clé : une erreur de signalisation. En effet, ce tronçon de la N-II est passé en zone urbaine après un transfert de gestion de l’État à la municipalité en août 2023. Selon la réglementation, la vitesse maximale devrait être de 50 km/h, alors que la signalisation actuelle indique encore 60 km/h. Cet élément pourrait remettre en question la validité des sanctions et justifier leur annulation.
L’opposition municipale a déjà fait voter une motion pour la suppression du radar. De leur côté, les habitants ont donné 48 heures au gouvernement local pour fournir un rapport détaillé sur l’affaire et convoquer un conseil municipal extraordinaire. L’affaire pourrait aboutir à un bras de fer entre habitants, autorités locales et administration routière.