Les jeux d’adresse renvoient à un type de jeux qui nécessite de l’adresse, car le procédé consiste à se servir des capacités physiques comme les mains, les muscles des doigts pour déplacer des objets avec des gestes fins. C’est le cas des jeux comme le billard japonais ou hollandais, la natation ou encore les échecs. Dans ce type de jeu, les gains dépendent essentiellement de l’adresse du joueur.
L’investissement quant à lui se définit comme le fait de miser son argent dans un produit financier dans le but d’engranger des bénéfices avec le temps. L’investissement est risqué, car vous pouvez gagner comme vous pouvez perdre votre capital. Les gains de l’investissement dépendent de nombreux facteurs parmi lesquels la dextérité et la chance, car les marchés financiers sont imprévisibles. A fortiori, les deux notions semblent s’éloigner, pourtant elles se croisent. C’est par exemple le cas avec les jeux de dés utilisant le Bitcoin ou les joueurs peuvent mettre à profit leur adresse et tenter de remporter le jackpot et faire fructifier l’investissement initialement misé, tout en profitant d’une expérience de jeu immersive et divertissante.
Il existe d’autres possibilités de faire en sorte que les investissements et les jeux d’adresse se chevauchent. Découvrons ensemble lesquelles dans la suite de cet article.
La notion de perte et de gain volontaire dans les jeux d’adresse et l’investissement
La plupart des investisseurs se posent souvent des questions sur les facteurs qui peuvent influencer leurs performances d’investissement et celles de leurs concurrents. Cette problématique les amène à déterminer si leur surperformance dépend de leur compétence ou de la chance. Heureusement, il existe une célèbre formule de Michael Mauboussin dans son ouvrage « l’équation du succès ». Selon cette maxime, pour découvrir si votre activité ressort de votre compétence, vous devez vous poser la question de savoir si vous pouvez perdre volontairement.
Les jeux d’adresse donnent la possibilité au joueur de perdre volontairement s’il maîtrise bien les règles du jeu. Ce qui n’est pas le cas des jeux de hasard comme les machines à sous où on ne peut pas perdre volontairement, car tout dépend du sort. Or si on peut perdre volontairement, cela suppose qu’on peut aussi gagner volontairement.
Ramené à l’investissement, ce postulat pose le problème suivant : est-ce que les investisseurs peuvent choisir de perdre volontairement leur capital ou sélectionner intentionnellement des actifs perdants sur le long terme ? Les choses ne sont pas aussi simples qu’avec les jeux d’adresse. Quelle stratégie adopteriez-vous perdre délibérément vos actions en bourse ? Si vous choisissez d’investir dans des titres d’entreprise dont les indicateurs financiers sont faibles (baisse des revenus, dettes élevées…), rien ne garantit que vos placements généreront automatiquement des pertes. On a vu des sociétés au bord de la banqueroute, rebondir ou être rachetées, avec pour conséquence l’explosion subite du cours de leurs actions en bourse.
De même, si vous optez délibérément pour des actions que vous estimez surévaluées, leurs cours pourraient encore augmenter en bourse en raison d’une forte demande. Et choisir une telle action pourrait plutôt vous faire bénéficier de gains importants. Ce qui nous pousse à la conclusion selon laquelle il est difficile de tenter de perdre volontairement dans l’investissement.
La problématique de la chance
La chance est un imprévu malheureux ou heureux qui nous tombe dessus soudainement et qui ne dépend pas de nous. La chance est essentiellement imprévisible et hors de contrôle. La chance est un élément qui intervient dans de nombreux jeux et qui est généralement liée au hasard. Le hasard lui intervient beaucoup plus au niveau des mécanismes du jeu tandis que la chance concerne les joueurs.
La chance peut vous permettre d’enchaîner des victoires et être hissé au statut de champion, mais ce sera à très court terme. C’est pourquoi il importe d’établir un distinguo entre la chance et la compétence. Car à long terme, les calculs ont démontré qu’il est plus probable d’enchaîner des pertes que des victoires en jouant de façon démesurée.
La problématique de la compétence
La compétence se définit comme la capacité d’un individu à utiliser et à appliquer ce qu’il a appris de manière efficace avec adresse et rapidité. On acquiert généralement la compétence sur le terrain en s’exerçant à la tâche à l’aide des connaissances théoriques qu’on a emmagasiné. La compétence repose plus sur la prise de décision, tandis que la chance ne décide de rien, elle subit. En effet, une bonne prise de décision entraînera forcément un bon résultat, même si c’est à long terme. Pour acquérir une compétence, il y a un cheminement à suivre :
- La phase cognitive : c’est l’étape la plus courte, elle renvoie à la période pendant laquelle vous apprenez les rouages de votre activité et où vous faites beaucoup d’erreurs.
- La phase associative : vous faites moins d’erreurs, car vos performances s’améliorent.
- La phase autonome : vous avez acquis la compétence nécessaire et l’exercer de façon autonome et fluide.
Pour améliorer vos compétences, vous devrez faire montre de beaucoup de volonté et d’abnégation. Cela implique de consacrer des heures de répétition et de faire preuve de beaucoup de labeur.
L’investissement, plus un jeu de chance que d’adresse selon Mauboussin
Cela peut sembler paradoxal, mais Michael Maubisson conclut dans son livre que l’investissement est plus un jeu de chance que d’adresse. Ce postulat s’explique par le fait que les investissements à court terme reposent davantage sur les phénomènes qui émanent de la chance et du hasard comme la volatilité, la spéculation, le bruit. Mais à long terme, ce sont des indicateurs de compétence comme les recettes, le chiffre d’affaires, la croissance des ventes qui entrent en jeu.