Après des augmentations records post-pandémie, les tarifs des hébergements rencontrent une nouvelle progression qui reste néanmoins modérée en 2025. En parallèle, selon le syndicat des hôteliers, l’augmentation du prix des chambres réduit le nombre de nuitées reservées.
Photo : Clémentine Laurent Photgraphie
Séjourner dans un hôtel à Barcelone devient un luxe. Le prix moyen d’une nuit avoisine les 188 euros, soit 14 euros de plus qu’en 2023. Une augmentation relativement modérée, malgré la pression exercée par les agences de voyages et les tour-opérateurs pour maintenir des tarifs compétitifs. Entre 2020 et 2022, le coût moyen par nuitée avait grimpé de 20 à 35 %. En 2024, la hausse prévue oscille entre 5 et 8 %, selon les estimations dévoilées lors du salon madrilène Fitur dédié au tourisme. Plus récemment, l’Association hôtelière de Barcelone a fait le point sur l’activité touristique de la cité comtale tout au long de l’année 2024 marquée, entre autres, par un record historique du chiffre d’affaires des établissements.
L’occupation hôtelière en légère baisse
La hausse des tarifs aurait entraîné une baisse du taux d’occupation en 2024. Elle s’élève effectivement à 80,8 %, soit une baisse de 1,4 point par rapport à l’année précédente. Pourtant, cette même année, l’Espagne a enregistré 94 millions de touristes internationaux, un chiffre record qui a généré des dépenses de 126 milliards d’euros. Un dynamisme qui a soutenu la croissance des prix, notamment dans les grandes villes comme Madrid ou Barcelone. En 2025, la tendance à la hausse pourrait se maintenir en raison des nombreux rendez-vous internationaux. L’année a effectivement commencé avec trois événements phares. ICE Barcelona, avec 55.000 invités et 6.500 chambres réservées, L’ISE, avec 85.000 participants et 8.500 chambres, et le MWC, qui drainera environ 101.000 visiteurs et 21.000 chambres réservées par l’organisation.
Pour l’heure, le syndicat des hôteliers de Barcelone travaillent de manière à cultiver une clientèle de CSP + en capitalisant sur ces grands événements. « Le projet que nous avons en tête grandit pour avoir des visiteurs de qualité », a expliqué Jordi Clos, président de l’Association hôtelière de Barcelone, dans des propos relayés par la télévision municipale Betevé. « Nous souhaitons attirer de nouveaux clients, promouvoir des voyages axés sur des thèmes culturels comme l’architecture, les musées, les rassemblements sociaux et les plages », a-t-il poursuivi.
Marge de progression
Les hôteliers estiment néanmoins qu’une marge de progression par rapport à leurs voisins européens est possible, sans pour autant faire impasse sur leur compétitivité. L’Espagne affiche des tarifs encore abordables, comparé à des capitales comme Paris ou Londres. Avec une croissance modérée prévue cette année, le secteur mise sur une stratégie à long terme, équilibrant augmentation des prix et maintien d’une forte demande touristique.
Néanmoins, à la fin du mois de février, le gouvernement socialiste catalan et le parti de gauche Catalunya en Comú ont signé un accord qui permettra à la Catalogne de doubler sa taxe touristique. Celle-ci pourrait alors atteindre un maximum de 15 euros par personne et par nuit à Barcelone, tandis que dans le reste de la Catalogne, il sera possible d’augmenter le montant facturé en appliquant un supplément, afin de réserver pour la capitale catalane. Un nouvel accord qui pourrait rebattre les cartes de l’industrie hôtelière catalane.
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