En Catalogne, les petits villages ruraux font de la résistance

Equinox Barcelone village

Alors qu’ils occupent plus de la moitié du territoire catalan, les micro-villages sont victimes de dépopulation. Mais ils ne comptent pas se laisser faire. Récit d’une résistance.

Photo : Xavi Jurio – la Vanguardia

D’ici 2041, la moitié des micro-villages catalans de moins de 500 habitants sera vide, prévoit l’INE (Institut national des statistiques). À moins que. À moins que, comme ils le font déjà, les officiels de ces communes peu peuplées ne se battent pour sauvegarder leur territoire.

En 2018, la Catalogne reconnaissait le statut de micro-village pour les communes de moins de 1 000 habitants (487 aujourd’hui), leur donnant accès à des aides adaptées. Mais ces localités réclament désormais un statut de commune rurale, mieux ajusté à leurs besoins.

Regroupées au sein de l’Association des micro-villages de Catalogne, ces communes dénoncent un système administratif conçu pour les grandes villes. « Les municipalités rurales n’ont pas les ressources pour répondre aux obligations légales », expliquait Joan Solà, président de l’association et maire d’un village près de Lleida le 10 février dernier, lors de la présentation de ce statut au parlement catalan. Il s’agit d’une étape préalable au début de la période d’amendement dans le processus de traitement parlementaire du texte, d’ailleurs en travail sur le sujet depuis 2022.

Lire aussi : Vivre dans l’Espagne vide : un paradis inattendu

Avec ce nouveau statut, l’association espère pouvoir régler un problème majeur : celui de l’immobilier. La réglementation catalane, pensée pour les métropoles saturées, ne convient pas à des territoires qui abritent seulement 2,5 % de la population sur la moitié de la région.

L’association plaide par ailleurs pour une approche plus équitable des services : transports adaptés, accès aux loisirs et surtout un réseau internet fiable. Le manque de moyens rend également l’accès aux subventions difficile. « Beaucoup de villages n’en font même pas la demande, faute de personnel », regrettait encore Joan Solà au micro d‘Europa Press.

Des initiatives populaires

Toutes ces démarches sont effectuées avec un objectif clair : inverser la tendance à la dépopulation. Et des initiatives solidaires émergent pour aider les micro-villages à regagner en popularité. La plateforme Repoblem, par exemple, présente sur les réseaux sociaux, met en relation citadins et villages en quête d’habitants. Début février, une annonce proposait à une famille de s’installer à Maldà pour maintenir l’école ouverte : loyer de 186 euros pour une maison de trois chambres, en échange d’un engagement à vivre et scolariser les enfants sur place.

 

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De son côté, le site web Viure a rural répertorie les services offerts par les communes : salles de sport, lieux culturels, écoles… Ce site met en avant la richesse des villages pour attirer habitants et entreprises. La plateforme recense également les aides disponibles comme le Tiquet Rural, une aide d’un montant maximum de 35 000 euros pour la création et/ou la reprise de micro-entreprises non-agricoles qui génèrent une activité économique dans les territoires de Catalogne.

Des initiatives populaires qui font avancer concrètement la cause de ces micro-villages en attendant l’application du texte de loi. Joan Solà en est persuadé, les petites communes catalanes n’ont pas dit leur dernier mot : « nous constatons que l’Espagne vide est pire et qu’il sera difficile d’inverser la tendance dans certains territoires. Ici, nous avons le temps de le faire. Nous en sommes convaincus ».

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