À Barcelone, les bonbons au cannabis font de plus en plus de victimes

Equinox Barcelone cannabis

Gommes à mâcher, bonbons et chocolats sont d’apparence inoffensive. Pourtant, ces produits dérivés du cannabis peuvent avoir des effets bien réels sur la santé des consommateurs. C’est ce dont est témoin l’Hospital Clinic de Barcelone, qui voit entrer année après année de plus en plus de cas.

En 2020, six ; en 2021, huit ; en 2022, quinze et l’année dernière, vingt-quatre. Le nombre de personnes qui pénètrent dans l’hôpital barcelonais après la consommation de produits psychotropes sous forme de friandises ne cesse de grimper. Des patients qui souffrent d’étourdissements, de nausées, de vomissements, de vertiges, de somnolence, d’agitation psychomotrice et parfois même de comas superficiels. Heureusement, la plupart des malades peuvent quitter l’hôpital au bout d’une douzaine d’heures, après avoir reçu un sédatif.

Dans la grande majorité des touristes, ces consommateurs non-avertis prennent ces substances pour « profiter » de leur séjour dans la capitale catalane, sans vraiment comprendre ce qu’ils ingèrent. En réalité, les nouveaux dérivés du cannabis, comme le hhc (une drogue de semi-synthèse produite à partir d’extraits naturels de cannabis et fabriquée en laboratoire) peuvent avoir une puissance jusqu’à trente fois supérieure à celle de la plante.

Sauf que lorsque les touristes achètent ces produits dans les boutiques spécialisées, les vendeurs ne les préviennent pas de l’intensité des effets. Un problème très sérieux, souvent minimisé face à l’apparence de ces drogues : nounours, bonbons colorés et sucreries en tous genres qui ne laissent pas présager de leur dangerosité.

Un produit illégal

Du côté de la loi, bien que l’Union européenne interdise la vente de ces produits – qui ne sont pas reconnus comme des aliments – la plupart des boutiques en vendent quand même. Évidemment, ces denrées sont cachées au fond des locaux et vendues à prix d’or, seulement lorsque le commerçant est sûr et certain que le potentiel acheteur ne fait pas partie des forces de l’ordre.

C’est que ces petites choses sont interdites en Espagne. Elles ne sont considérées illégales que lorsque le produit dépasse des concentrations de thc (le principe actif du cannabis) supérieures à 0,2 %. Une limite largement outrepassée par la plupart des friandises vendues à Barcelone.

Pour la mairie, la prolifération de ces boutiques qui contournent la loi et sont difficilement repérables est un problème. D’ailleurs, cet été, Jaume Collboni avait ordonné l’interdiction de l’ouverture de nouvelles enseignes de ce type dans la Ciutat Vella. Mais les commerçants sont malins et déguisent parfois leur commerce en boutiques de souvenirs, permettant d’obtenir tout de même des licences fallacieuses.

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